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Au lendemain du terrible incident de Fukushima, la prudence du royaume chérifien devant le choix du nucléaire, entre autres décisions soucieuses de l'environnement, s'avère assez raisonnable.

 

FU-KU-SHI-MA. Des générations d’écoliers vont apprendre à décliner ces quatre syllabes qui ont sonné le glas d’un modèle de développement. Ils vont également réviser Érasme, Rabelais et Montaigne, qui avaient, chacun à son époque, posé ce cruel diagnostic : « L’homme est un loup pour l’homme. » Il suffit de voir les responsables du gouvernement japonais en larmes devant les objectifs de la presse mondiale pour comprendre l’ampleur de ce drame aux incalculables conséquences sur l’environnement, sur la faune et la flore marines, pendant, au mieux, des décennies.

Pourtant très sollicité par ses partenaires occidentaux et chinois, le Maroc n’a pas fait le choix du nucléaire. Ni celui de la deuxième génération (qui intéressait Kaddafi), ni celui de la troisième (comme l’EPR, réacteur à eau pressurisée), ni celui de la quatrième (technologie du « lit de boulets »). « Tout est gelé, même les discussions », me confiait début avril un haut responsable économique marocain, tandis qu’une chaîne d’information continue faisait défiler sous nos yeux incrédules des images du nuage de mort produit par les réacteurs japonais en train de s’épandre dans les eaux de l’océan Pacifique.

Dépendant, pour l’instant, à 97 % de l’étranger pour ses besoins en hydrocarbures, le royaume a pris une autre voie que celle des énergies fossiles et de la fission de l’atome, et mise sur le long terme et le respect des générations futures.

À une échelle réduite mais très rentable, les fellahs sont invités à faire prospérer les trésors agronomiques du royaume : le safran, l’argan, le cumin, l’olive… Les hommes d’affaires de Casablanca sont encouragés à jeter les bases de l’économie verte : valorisation des mécanismes de développement propre (MDP), négociations des crédits carbone, certification de l’outil de production industriel et agricole. Les industriels et les commerçants sont invités à réfléchir sérieusement à l’impact environnemental de leurs activités (pollution atmosphérique, gestion de la filière des déchets solides et liquides, interdiction des sacs plastique).

Les grands organismes nationaux comme l’Office chérifien des phosphates (OCP), l’Office national de l’eau potable (Onep) ou encore la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) sont mandatés pour financer les expériences les plus audacieuses. Et l’État, incarné par le roi Mohammed VI, trace le profond sillon des investissements structurels.

Quand les pays « riches » investissent dans des ronds-points routiers et des campagnes de communication sur l’obésité, le royaume, par le biais de l’Agence marocaine pour l’énergie solaire (Masen), est en train de lever un fonds de 9 milliards de dollars (6,2 milliards d’euros) pour capter et transformer les rayons du soleil en électricité. Quand les pays « riches » recyclent des fortunes pour exporter la démocratie dans le monde arabo-musulman, le royaume s’entoure de toutes les compétences pour développer la filière de l’éolien.

Un choix finalement très raisonnable pour un pays de plus de 710 000 km2 (24 fois la Belgique…), balayé par les vents, bénéficiant d’un ensoleillement quasi permanent (3 000 heures par an) et bordé par 3 500 km de littoral. Toutes les énergies, marocaines et étrangères, sont invitées à relever ce fabuleux défi pour rassurer une génération d’enfants qui, parfois, doutent du bon sens de leurs parents.

Jeuneafrique.com

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