Yawatani
alt

La hausse des tarifs portuaires, estime la Fédération nationale des négociants en céréales et légumineuses, porte préjudice aux consommateurs et au budget de l'Etat.

Le printemps s'annonce chaud au port de Casablanca. Ce dernier devient le théâtre d'un duel opposant les importateurs céréaliers à l'Agence nationale des ports (ANP). Le bilan provisoire fait état d'une quinzaine de navires en rade au large de la côte de la ville. A en croire la FNCL, cette situation serait due à la saturation des deux silos dédiés aux céréales. « Au-delà des décisions étatiques fixant les conditions et le calendrier des importations de blé tendre, les véritables causes de la congestion sont dues au monopole de fait accordé par l'ANP à des opérateurs privé au détriment de l'intérêt général du pays », annonce la FNCL dans un communiqué diffusé vendredi dernier, en réponse aux arguments avancés, la veille, par l'ANP. L'autorité portuaire avait tenté de rejeter sa responsabilité en énumérant une série de facteurs « exogènes à l'exploitation du port ».

Parmi eux, citons le manque de moyens d'évacuation mobilisés par les importateurs, leurs capacités logistiques limitées, le prolongement de l'exonération des droits de douane jusqu'au 30 avril, l'arrivée massive des navires sur le seul port de Casablanca, malgré l'existence de capacités de traitement et de stockage céréaliers au niveau des ports de Jorf Lasfar, Nador, Safi et Agadir. C'est faux, rétorque la FNCL pour qui l'origine du problème remonte à la promulgation de deux décisions inscrites dans le cadre de la réforme portuaire. D'une part celle du 1er juillet 2009 fixant les tarifs plafonds autorisés pour la manutention et le magasinage des céréales transitant par le port de Casablanca (les prix ont augmenté de 70%). D'autre part, la décision du 1er octobre 2009 donnant « le monopole » du transit aux seuls silos portuaires. Comme nous l'avions annoncé dans une précédente édition (www.lematin.ma), le Conseil de la concurrence s'est déjà déclaré incompétent face à l'accusation de monopole; la FNCL compte cette fois-ci saisir l'ANP auprès du tribunal administratif.

La fédération des céréaliers estime que les deux objectifs justifiant l'octroi du «monopole » aux silos portuaires, à savoir la célérité et l'hygiène, sont aujourd'hui remis en cause. Depuis l'interdiction de l'accès aux quais de commerce, note la FNCL, le nombre de postes de travail est réduit de 5 à 2 ramenant le délai moyen d'attente à plus de 12 jours. Pour réduire le temps d'attente et éviter le paiement des surestaries (indemnités de retard estimées en moyenne à 20 mille dollars par jour et par navire), les opérateurs disent avoir demandé l'accès aux quais libres et que l'ANP aurait refusé de satisfaire à leurs doléances. Quelle version croire alors? Celle des céréaliers ou bien celle l'ANP ? Car pour l'autorité portuaire, ce sont bien les importateurs qui refusent d'orienter les navires vers les postes d'accostage au niveau des quais de commerce, préférant attendre en rade jusqu'à la disponibilité des terminaux spécialisés. Chiffres à l'appui, ajoute l'ANP, durant la période allant du 14 décembre 2010 au 6 avril 2011, seules trois escales ont accepté cette solution. Maintenant, à savoir si les silos dédiés exclusivement aux céréales présentent de meilleurs conditions hygiéniques, la FNCL estime que cet argument ne tient pas, «que ce soit à quai ou dans les silos, le matériel utilisé est le même». Depuis plusieurs années, constate la fédération, le stockage sur terre-plein au port est strictement interdit et, par conséquent, l'évacuation des céréales à partir des silos ou des autres quais se fait de la même manière.

La FNCL demande la révision des tarifs

Hormis l'objectif de la célérité de traitement des navires, l'augmentation des tarifs (hausse de 70%) a été justifiée par le nouvel horaire de travail (24h/24). La FNCL estime « impossible » de pratiquer ce nouveau mode de travail. La chaîne d'évacuation n'est pas outillée pour réaliser un travail en continu (flotte de camions insuffisante, minoteries refusant de réceptionner les céréales pendant la nuit, administration absente, problèmes sociaux au sein des silos, congestion permanente des voies d'accès au port). Les importateurs mettent en garde contre l'impact de l'augmentation des tarifs sur la tarification du blé tendre (dont le prix de cession à la minoterie est fixé par l'Etat) et des matières premières nécessaires à la fabrication de l'aliment de bétail. L'instauration d'un monopole au profit d'intérêts privés, conclut la FNCL, va se faire au détriment des deniers publics et du consommateur marocain.

LE MATIN

 

Ajouter un Commentaire

Les points de vues exprimés dans les commentaires reflètent ceux de leurs auteurs mais ne reflètent pas nécessairement le point de vue officiel de Yawatani.com qui, par conséquent, ne pourra en être tenu responsable.
De plus, Yawatani.com se réserve le droit de supprimer tout commentaire qu'il jurera non approprié.


Code de sécurité
Rafraîchir

Articles liés

Ecouter la radioNewsletter

Horaires des prières

Pays:
Ville:
Autres options
Année:
Mois:
Latitude:
Longitude:
Time Zone:
DST:
Méthode:
Format heure:

Afficher le mois