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- Publication : 28 juin 2018
Un mois après la sortie du mémorandum du parti de l’Istiqlal, le chef du gouvernement a finalement décidé d’activer quelques mesures proposées. L’option d’une Loi de finances rectificative, elle, n’est plus à l’ordre du jour, nous confie un proche de Saâd-Eddine El Othmani.
Le chef du gouvernement a reçu mercredi 27 juin à Rabat une délégation du comité exécutif du parti de la Balance, présidée par son secrétaire général, Nizar Baraka. Organisée à l’initiative du chef du gouvernement, la rencontre a porté sur le contenu du mémorandum de fin mai, rédigé par les deux groupes parlementaires de l’Istiqlal. Y ont pris part également deux autres ministres du PJD, Mustapha Ramid (Droits de l’Homme) et Mustapha El Khalfi (Relations avec le Parlement). On remarquera bien évidemment l’absence du ministre de l’Economie et des finances, Mohammed Boussaid, cheville ouvrière du dispositif de préparation des lois de finances.
Les Istiqlaliens exigent une réaction immédiate de la part du gouvernement pour résoudre la problématique du pouvoir d’achat. Pour eux, des mesures urgentes s’imposent en vue de restaurer un climat de confiance. C’est le sens du message transmis ce mercredi au chef du gouvernement, appuyé par les propositions concrètes dudit mémorandum, lesquelles, une fois validées, devraient se traduire par la programmation d’une Loi de finances 2018 rectificative. El Othmani, apprend-on du côté du parti de l’Istiqlal, a pris soin de répondre à l’ensemble des recommandations. Il aurait promis d’activer certaines d’entre elles. D’autres mesures méritent d’être étudiées et analysées en profondeur, peut-on lire dans un communiqué du parti de la Balance, sans qu'il soit indiqué la nature des mesures «validées» par le chef du gouvernement.
Une chose est sûre: la Loi de finances rectificative n’est pas à l’ordre du jour, nous confie une source proche du chef du gouvernement. El Othmani s’est engagé à faire aboutir certaines dispositions pour lesquels les chantiers étaient déjà ouverts. Il s’agit notamment de la réforme des marchés de gros, de la reprise du dialogue social et, enfin, de l’introduction du mécanisme institutionnel permettant de contenir les effets de la hausse des prix internationaux du carburant sur le pouvoir d'achat des citoyens (une commission interministérielle chargée de l’examen des prix a été créée entre-temps).
S’agissant des autres dispositions du mémorandum nécessitant l’engagement de nouvelles lignes budgétaires (hausse des salaires, augmentation du plafond des revenus annuels exonérés, déduction fiscale des frais de scolarité), celles-ci devront faire l’objet d’une évaluation d’impact, notamment sur le budget de l’Etat. Selon notre source, le chef du gouvernement s’est montré favorable à l’introduction de propositions «pertinentes et réalistes» dès la Loi de finances 2019. Pour El Othmani, rien ne justifie donc la programmation d’une révision profonde du budget 2018. Il faut savoir que la dernière Loi de finances rectificative au Maroc remonte à 1990, après celle de 1984, décrétée sur fond de cessation de paiement et d’un sévère programme d’ajustement structurel imposé par le FMI.
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