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Le Paris Saint-Germain était ultra-favori.

Pour la première fois depuis qu'il affrontait le FC Barcelone sous l'ère qatarie (sept confrontations avant ce 8 mars), le club de la capitale s'est déplacé ce mercredi au Camp Nou avec une nette longueur d'avance sur son adversaire: après avoir écrasé le FC Barcelone à l'aller (4-0), on voyait mal comment le PSG pouvait être rattrapé.

Il suffisait de regarder les statistiques pour s'en convaincre, le score de 4-0 n'ayant jamais été remonté par qui que ce soit depuis 60 ans en compétition européenne. D'autant que Paris semblait très en forme puisque, après avoir balayé le Barça de Messi, il avait récemment humilié un Olympique de Marseille aux ambitions retrouvées à l'Orange Vélodrome (5-1).

De quoi rêver déjà aux quarts de finale côté parisien, mais c'était sans compter sur la plus grande (voire l'unique) menace qui guettait ce PSG, l'excès de confiance en soi. Un cas d'école sur lequel la psychologie s'est beaucoup penchée.

Et il s'avère que cette menace s'est concrétisée. Au terme d'un match complètement fou, le Barça a retourné la situation en battant les Parisiens 6-1, les privant ainsi des quarts de la Ligue des Champions alors que la qualification semblait acquise en début de match et encore plus au moment du but de Cavani (y compris dans la tête des joueurs, ici Angel Di María):

"Optimisme irréaliste" et "illusion de contrôle"

Généralement, la confiance et l'estime de soi sont vues comme des vertus et encouragées, par exemple dans le domaine professionnel. En sport, la confiance est citée comme un facteur de réussite et on dit souvent d'un buteur qu'il a "perdu la confiance" lorsqu'il n'arrive plus à trouver le chemin des filets. La psychologie sociale s'est intéressée à cette question, mais sous un autre angle.

De nombreux auteurs se sont penchés sur le concept d'"optimisme comparatif" et sa dimension "irréaliste". Cette dernière expression est employée par Neil D. Weinstein pour décrire la tendance des individus (du moins dans les sociétés occidentales) à se croire "invulnérables" en comparaison avec les autres, qui seraient plus exposés à la malchance. "De telles idées n'impliquent pas seulement une vision optimiste de la vie, mais aussi une erreur de jugement", écrivait le chercheur en 1980.

Un tel "biais optimiste", selon Neil D. Weinstein, est observé dans de nombreuses études portant aussi bien sur les accidents de la route, la criminalité ou les maladies, et montrant que la plupart des gens sont exagérément optimistes par rapport aux risques qu'ils encourent. "Quand on demande aux gens des prédictions sur des questions sociales ou politiques, ces prédictions ont tendance à coïncider avec leurs préférences", soulignait-il aussi.

S'intéressant à l'optimisme comparatif, les chercheurs Isabelle Milhabet, Olivier Desrichard et Jean-François Verlhiac évoquent par ailleurs la notion d'"illusion de contrôle": "Les personnes sont optimistes pour elles plus que pour autrui parce qu'elles surestiment le contrôle qu'elles peuvent avoir sur les événements", soulignent-ils. Alors que ces événements peuvent être aléatoires et leur échapper.

Trop de confiance... tue la confiance

Ces "biais optimistes" peuvent logiquement avoir des effets négatifs, notamment dans les domaines où "la compétitivité est prégnante" comme l'économie, souligne Aurélie Krzeminski. Prix Nobel en 2002, le psychologue Daniel Kahneman a été récompensé pour ses travaux en économie comportementale, dans lesquels il lie 'excès de confiance et irrationalité.

Citant plusieurs enquêtes menées auprès d'étudiants américains, le philosophe Julian Baggini et la thérapeute Antonia Macaro notent aussi dans le Financial Times que "l'augmentation de la confiance en soi n'est pas corrélée à de meilleures performances". Si une haute estime de soi favoriserait les prises d'initiative, cela pourrait aussi conduire les individus à des "imprudences", à "ignorer des conseils avisés" voire au narcissisme.

S'intéressant à deux études parues dans Nature et le Journal of Neuroscience, Le Monde relevait par ailleurs que "quand nous sommes en confiance, nos jugements sont plus extrêmes. En clair, plus on est sûr de soi, plus on s'autorise des opinions tranchées". Dans une étude de 2015, des chercheurs de l'University College de Londres soulignaient que des fans de football américain et journalistes s'étaient montrés excessivement optimistes quand on leur avait demandé de prédire les résultats de leur équipe favorite. Et pessimistes pour les équipes qu'ils n'aimaient pas.

Au sujet de cette étude, le site d'informations MinnPost concluait que si l'optimisme "incite les humains à persévérer, même dans des circonstances difficiles", il peut aussi avoir "des conséquences négatives". Par exemple, ne pas faire appel à un médecin alors qu'on a des problèmes de santé, avoir une conduite à risques car on se pense bon conducteur et donc à l'abri d'un accident de la route...

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