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Qui a dit que le Maroc manquait de chercheurs de pointe? La recherche universitaire se réorganise aujourd’hui pour explorer de nouvelles disciplines innovantes, dégager des synergies et aller au contact de l’entreprise. 

 

Avis aux étudiants du second cycle universitaire: si vous hésitez encore entre poursuivre un cursus de recherche à l’étranger ou au Maroc, sachez que les choses bougent dans la recherche nationale.

Les opportunités se multiplient, en particulier dans la recherche appliquée à la robotique, à l’énergie, ou à la médecine. Pour appréhender les enjeux induits par la gestion de l’énergie, de l’environnement, le droit et la sociologie présentent également des opportunités de recherche cruciales. 

Rajaa Cherkaoui El Moursli, Vice Présidente de l’Université Mohammed V de Rabat -et accessoirement lauréate du Prix L’Oréal-Unesco pour les femmes et la science-, nous a aidés à décrypter les grandes orientations prises par la recherche au Maroc. 

Des opportunités de recherche innovante: de la biomédecine aux drones

On sait bien que la principale embûche dans le parcours d’un chercheur est de trouver des financements. Sur cet aspect, l’enseignement supérieur n’a jusqu’à présent pas été d’un immense secours, et l’obtention de bourses étrangères bute contre les règles rigides de gestion des dépenses universitaires. 

En juillet 2013, le Ministère de l’Enseignement supérieur a lancé un vaste appel à projets dans les domaines prioritaires de la recherche scientifique et du développement technologique doté d’une large enveloppe.

Sur les 396 dossiers présentés, une centaine de projets de recherche ont été retenus et démarreront à la prochaine rentrée universitaire. La plupart d’entre eux appartient à des domaines nouveaux de recherche, en relation avec les priorités industrielles du pays. Ils vont de l’aéronautique aux nanomatériaux, de l’agriculture à la mobilité urbaine, en passant par lasanté, l’environnement et les énergies renouvelables

A travers la liste des projets retenus, on retrouve ce que devraient être les grandes technologies d’avenir: drones intelligents, véhicules solaires, biomédecine, dessalement d’eau de mer à l’énergie solaire, stockage des énergies renouvelables…

L’appel à projets concernait également les sciences humaines. Comme nous l’explique Mme Cherkaoui, les sciences humaines doivent aller sur les nouveaux champs ouverts par l’énergie, la gestion des ressources. 

En parallèle, l’OCP a lancé une campagne de pré-projets autour des phosphates, qui doivent faire l’objet de financements importants.

Rajaa Cherkaoui rappelle qu’il ne faut pas négliger la médecine. La faculté de médecine de Rabat dispose d’importants financements étrangers. La structure de biotechnologie notamment est très active dans la recherche de nouveaux médicaments et de nouveaux traitements. 

Favoriser la recherche multidisciplinaire

Pour que les chercheurs ne restent pas isolés, l’Université Mohammed V de Rabat travaille sur la mise en place de nouvelles structures pour le 1er janvier 2016. Les centres de recherche multidisciplinaires seront animés autour de thématiques comme l’eau, l’énergie, la santé afin de dégager des synergies entre les laboratoires des 8 facultés, 5 écoles et 5 instituts de l’UM5.  

L’idée est de faire interagir plusieurs spécialités de la physique, de l’ingénierie, du droit,etc, sur des thématiques communes, afin de faire émerger de nouvelles idées.

«Il faut trouver des synergies pour des sujets plus concrets et plus transversaux». Le professeur prend le cas de l’énergie. Certains chercheurs travaillent sur des logiciels tandis que d’autres sur la mécanique. Le projet de ces centres est de favoriser les échanges et partager les avancées entre chercheurs.
Ces centres, qui pourront rassembler pas moins de 30 professeurs, présenteront également l’avantage d’un meilleur encadrement des étudiants-chercheurs, alors que leurs laboratoires ne comptent souvent pas plus de 3 professeurs permanents. 

La recherche «bench to market»

La recherche universitaire entame le dialogue avec les entreprises. L’université Mohammed V met ainsi en place sa cité de l’innovation, qui a pour vocation à impulser la R&D et faire le lien entre chercheurs et entreprises. 

«Il faut changer les mentalités,» nous dit l’enseignante-chercheur. «Les industriels venaient avant au Maroc pour la main-d’oeuvre, maintenant c’est pour mettre en place des laboratoires de recherche». Les industriels de l’automobile, de l’aéronautique, des laboratoires pharmaceutiques voient en effet l’intérêt de s’adosser aux projets de recherche qui fleurissent dans leur domaine d’activité. 

Un autre point de blocage qui est en train d’être levé, c’est la gestion des financements. Quand les chercheurs font appel aux financements privés, ils se retrouvent en butte avec la réglementation rigide et centralisée des ressources universitaires.

Le monde de la recherche milite pour la gestion de ses ressources privées dans un compte autonome, qui n’échapperait pas pour autant aux règles d’audit. Les discussions avec le ministère de tutelle sont en cours, et le gouvernement accepte d’engager des changements progressivement, qui permettront à la recherche d’être plus dynamique.

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