Yawatani

Dans un post sur Facebook, la députée du parti islamiste Justice et développement appelle sa formation à revoir l’arsenal juridique concernant les libertés individuelles et la liberté de disposer de son corps et de sa vie privée. Edifiant.

 

Il y a quelques années encore, au Parlement, elle remuait ciel et terre au sein même de l’hémicycle, vociférant contre des évènements comme Mawazine, où des stars un peu trop lascives -selon son goût d’avant- se produisaient. Ce temps-là est, semble-t-il, bel et bien révolu: c’est parce que des photos d’elle à Paris, sans son voile, sont passées par là. Tant mieux, diront les défenseurs des libertés au Maroc.

Auparavant véritable incarnation de l’aile dure du parti auquel elle appartient, Amina Maelainine semble désormais décidée à changer son fusil d’épaule et s’érige en véritable apôtre des libertés individuelles. C’est ainsi qu’elle a pris fait et cause pour Hajar Raissouni, une jeune journaliste actuellement devat la Justice pour avortement illégal et de relations sexuelles, en dehors du cadre du mariage.

Sur Facebook, Amina Maelainine n’a donc pas hésité à interpeller directement son parti politique, et l’appelle sur ce réseau social à revoir l’arsenal juridique concernant les libertés individuelles. La députée affirme, dans ce post, que le PJD est aujourd’hui appelé à ouvrir «un dialogue interne serein et cadré» sur ce registre.

«L’affaire de Hajar est une occasion d’élargir le débat public sur nombre de dispositions du Code pénal marocain et qui peuvent servir à porter atteinte à la vie privée et réduire les espaces de liberté», écrit la députée du PJD.

«Le fait est qu’il existe aujourd'hui une division traditionnelle entre un courant qui appelle à l’abrogation de ces lois, puisqu’elles portent atteinte aux droits et aux libertés, un courant qui refuse jusqu’à aborder cette question, partant du principe que ces lois obéissent à des références islamistes et un autre courant, qui hésite. Ce dernier demeure persuadé que le caractère sélectif de l’application de ces dispositions n’est pas sain. Il n’ose cependant pas appeler à leur annulation», poursuit la responsable.

Que faire alors? Dépasser ces clivages entre blocs conservateur et moderniste, trouver des consensus pour enfin libérer de la place au grand combat: «celui de la démocratie, de la dignité et du développement», propose-t-elle.

Pour Amina Maelainine, les dispositions de la loi marocaine régissant les libertés individuelles sont archaïques et nécessitent une révision globale et en profondeur, pour correspondre à un Etat de droit, celui des libertés. Au PJD de prendre de la distance avec son idéologie et des arguments, «au demeurant faibles», selon elle, qui justifient le maintien de ces lois liberticides. On ne saurait mieux dire.

le360

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