Yawatani

En plus de l’hallali suscité par ses ouailles médiatiques sur les manifestations d’Al Hoceïma, qui ont fait les «Une» et les grandes manchettes de leurs supports, Alger mobilise aussi ses pions à l’ONU dans une tentative pathétique de mettre dans l’embarras le Maroc sur cette question.

Il est vrai que si rien ne prouve une implication directe d’Alger dans les événements du Rif, des indices édifiants apparaissent néanmoins pour démontrer que le voisin de l’est s’active intensément depuis le décès accidentel de Mohcine Fikri pour sinon souffler sur les braises, du moins entretenir la flamme des manifestations à Al Hoceima. Premier indice, et il n’est pas des moindres: hier lundi 5 juin, un journaliste américain déjà pointé du doigt par le360 pour ses accointances avec les services algériens, Mathew Russel Lee pour ne pas le nommer, s’est présenté devant le porte-parole du SG de l’ONU, Stéphane Dujarric, pour lui demander la «position» de l’ONU sur ce qu’il appelle «la vague d’arrestations effectuées par les autorités marocaines dans les rangs des meneurs de la mouvance du Rif».

Bien malin serait celui qui nous dirait quel intérêt pourraient présenter pour la communauté internationale les manifestations à caractère socioéconomique dans le Rif marocain -qui n'ont pas fait depuis six mois un seul mort. Autant dire que cette question soulevée devant le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, était réellement motivée moins par lesdites arrestations que par cette tentative tendancieuse de "mettre dans l'embarras" les autorités marocaines. C'est en effet le but recherché par Alger qui s'emploie studieusement depuis le décès accidentel de Mohcine Fikri à amplifier les événements d'Al Hoceïma, qui n'ont pourtant rien de commun avec ceux sanglants de Tizi Ouzou, Alger, ou encore Ghardaïa. Un activisme qui se manifeste clairement à travers les médias algériens à la solde du régime.

Depuis le décès tragique du poissonnier d'Al Hoceïma, le 30 octobre 2016, les rédactions algériennes, en tout cas leur majorité, ont remis leurs pendules à l'heure du Rif marocain, n'en ratant pas une pour grossir le moindre soubressaut et le présenter comme un indice d'une "révolte" qu'appellent de leurs voeux les maîtres galonnés tapis dans le luxueux Club des Pins, à Alger.

Mais passons, car la question du fameux Mathew Russel Lee a été superbement ignorée par le porte-parole de L'ONU. "Non, je n'ai rien sur le Maroc pour vous aujourd'hui", a sèchement répondu Stéphane Dujarric, non sans une pointe d'ironie, tellement ce journaliste s'est fait une renommée parmi la presse accréditée à l'ONU comme étant celui qui pose tout le temps des questions contre le Maroc.

La question du journaliste américain rappelle curieusement celle qui a été posée par une "journaliste algérienne" à l'ambassadeur représentant du Maroc auprès de l'ONU, Omar Hilale, aussitôt après l'adoption de la résolution 2351, le 28 avril dernier. "Euh... peut-être que je vais faire une extrapolation, il y a le mouvement de l'indépendance du Rif qui a pris de l'ampleur... euh... il y a des appels pour sensibiliser la communauté internationale sur une partie des terres occupées du Rif..". L'auteure de cette big "extrapolation" qui s'est présentée en tant que "journaliste de l'agence de presse algérienne APS", n'était à l'évidence qu'un agent des services algériens. Elle a été remise à sa place par la réponse de l'ambassadeur Omar Hilale qui reste toujours d'actualité: "Au moins au Maroc, il y a une démocratie. Tous ceux qui ont une opinion différente du gouvernement peuvent s'exprimer chaque jour autrement sans qu'ils soient ni attaqués, ni emprisonnés... Ce n'est pas le cas en Algérie où il y a des morts, par dizaines, et des centaines de gens qui sont portés disparus. La différence qui existe entre le Rif marocain et la Kabylie et Ghardaïa en Algérie, c'est que chez vous les morts se comptent par centaines. Au Maroc, on n'a pas de morts. On a la liberté d'expression, de mouvement, de rassemblement... Tous ceux qui peuvent s'exprimer peuvent le faire librement...".

le360

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