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À 45 ans, le député travailliste Sadiq Khan devient le nouveau maire de Londres, en rupture totale avec le conservateur Boris Johnson.

Le travailliste Sadiq Khan vient de remporter la mairie de Londres, et devient également, au passage, le premier édile musulman d'une grande capitale occidentale. En Écosse, les indépendantistes ont remporté une victoire en demi-teinte au Parlement régional. Dès les estimations de 16 heures GMT, Sadiq Khan devançait déjà nettement son principal adversaire, le conservateur et fils de milliardaire Zac Goldsmith, 41 ans, selon des résultats du site officiel de la mairie de Londres portant sur la quasi-totalité des votes. « Il est largement devant », commentait dans le Guardian Peter Kellner, de l'institut de sondage You Gov, estimant que Sadiq Khan avait « incontestablement gagné ». Les résultats définitifs étaient attendus en fin de journée. Vers 20 heures, le parti travailliste a mis fin au suspense en revendiquant la victoire de son candidat. Sadiq Khan, député de Tooting, un quartier populaire du sud de Londres où il a grandi en cité HLM, succéde à l'excentrique conservateur Boris Johnson.

Dans la soirée, le Premier ministre Manuel Valls a félicité Sadiq Khan pour sa victoire aux élections municipales. Le chef du gouvernement a tweeté en anglais : Congratulations @SadiqKhan on your outstanding victory in London. Looking forward to welcoming you in France. (Félicitations, Sadiq Khan, pour votre brillante victoire à Londres. Espère vous accueillir en France).

En Écosse, le parti indépendantiste SNP a décroché 63 sièges sur les 129 du Parlement régional, soit moins bien que les 69 obtenus en 2011. Quelques heures avant l'annonce des résultats, Nicola Sturgeon, la dirigeante du SNP, avait revendiqué une « victoire historique », car il s'agit de la troisième élection consécutive remportée par le SNP en Écosse. Mais le parti nationaliste ne sera pas en mesure de former un gouvernement majoritaire et devra compter sur l'apport de voix de plus petits partis, face aux conservateurs qui engrangent 16 sièges de mieux qu'en 2011, avec 31 élus.

Cette victoire en demi-teinte du SNP pourrait quelque peu refroidir les revendications indépendantistes du SNP, à moins que le Royaume-Uni ne vote pour une sortie de l'Union européenne lors du référendum sur cette question le 23 juin. S'exprimant à ce propos, Nicola Sturgeon a déclaré que son parti « plaiderait toujours sa cause avec passion, mais aussi patience et respect », soulignant que son objectif était de « persuader, et pas de diviser ». Menés par l'atypique Ruth Davidson, personnalité chaleureuse qui ne cache pas son homosexualité, les conservateurs écossais écrasent le Labour qui perd dans son ancien fief 13 sièges, à 24 élus.

Le Parti travailliste dans la tourmente

Ailleurs dans le pays, où se sont tenues diverses élections régionales et locales, les premiers résultats « ne sont pas aussi mauvais pour le Parti [travailliste] qu'anticipé par les sondages », a toutefois souligné l'expert électoral John Curtice, de l'université de Strathclyde, sur la BBC. Ainsi, au Pays de Galles, le Parti travailliste a décroché 29 sièges sur 60, contre 30 la dernière fois. Un résultat suffisant pour se maintenir au pouvoir. Le parti europhobe Ukip fait, quant à lui, son entrée dans un Parlement régional, avec 7 sièges à l'Assemblée galloise.

Reste que le Labour, principal parti d'opposition au gouvernement conservateur du Premier ministre David Cameron, ne semble pas avoir fait « aussi bien qu'il aurait dû un an après les élections » législatives de mai 2015, soulignait Iain Begg, un expert de la London School of Economics (LSE). Pour David Cameron, ces résultats montrent que le Labour a « complètement perdu le contact » avec les personnes qu'il est censé représenter.

Un Labour en difficulté

Le chef du Labour, Jeremy Corbyn, s'est en revanche montré plutôt satisfait. « Nous devons beaucoup travailler » en Écosse, mais « nous tenons bon » en Angleterre, a-t-il déclaré sous l'acclamation de militants à Sheffield (nord de l'Angleterre). Le bilan de ces élections sera étudié de près par une fraction du Parti travailliste, qui cherche une occasion de remettre en cause l'autorité de Jeremy Corbyn, n'ayant pas digéré son élection à la tête du parti en septembre et l'estimant incapable de mener les travaillistes à la victoire aux élections législatives de 2020. D'autant plus que le Labour est déjà en difficulté, après la suspension la semaine dernière de plusieurs membres du parti pour des propos jugés antisémites, dont une députée et l'ex-maire de Londres, Ken Livingstone, un proche de Jeremy Corbyn.

Au cours d'une campagne âpre, voire calomnieuse, le Parti conservateur ne s'est d'ailleurs pas gêné pour alimenter la polémique sur l'antisémitisme au sein du Labour ou pour accuser Sadiq Khan, ancien avocat des droits de l'homme, d'avoir fréquenté des extrémistes islamistes. Mais certains analystes estimaient que ces attaques pourraient avoir eu l'effet inverse de celui recherché à Londres, ville cosmopolite par excellence.

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