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- Publication : 26 octobre 2015
MOBILISATION - Ce mois d’octobre est loin d’être un long fleuve tranquille pour Amendis, la société en charge de la gestion déléguée d'eau, d'électricité et d'assainissement liquide à Tanger.
Alors que la contestation des tangérois ne cesse d’enfler pour dénoncer des factures jugées trop salées de la filiale du groupe français Veolia, voilà que le ministère de l’Intérieur entre en lice. Dimanche, le département de Mohamed Hassad a annoncé dans un communiqué l’ouverture d’une enquête conjointe (menée par le ministère de l'Intérieur et la wilaya de la ville) pour examiner les plaintes de plus en plus fréquentes des habitants de la ville de détroit.
"Révolte des bougies"
Une enquête consécutive à une manifestation sans précédent organisée samedi 24 octobre à la Place des Nations et dans d’autres artères de la ville, à laquelle ont participé des dizaines de milliers de tanjaouis, bougie à la main. "Une révolte des bougies", comme l’appellent les habitants de Tanger, pour réclamer une énième fois le départ d’Amendis.
Le maire de Tanger rassure
Cela fait plusieurs semaines que la colère monte, et que les protestations se multiplient contre les factures "faramineuses d'eau et d'électricité" de la société chargée depuis 2002 de la gestion déléguée des services d'eau, d'électricité et d'assainissement de la ville, notamment pour les factures des mois de juillet et août.
Après une première manifestation le 3 octobre, les habitants ont investi samedi 17 octobre les rues de Tanger pour faire entendre leurs voix. Ce jour-là, le maire PJD de la ville du détroit, Bachir Abdellaoui, avait assuré aux manifestants que leurs demandes avaient été communiquées à la direction d’Amendis et que plusieurs réunions étaient en cours pour répondre aux besoins des Tangérois.
Un vent de colère qui ne date pas d’hier
La hausse des prix pour les mois de juillet et août (selon les manifestants), n’est en réalité que la goutte qui a fait déborder le vase. En 2011 déjà, dans le sillage du mouvement du 20 février, les habitants de Tanger avaient manifesté contre la hausse des factures d’eau et d’électricité. En juin 2011, la société avait annoncé plusieurs actions dont le lancement immédiat de la révision du contrat de gestion déléguée. Révision censée permettre, selon Amendis, une refonte de la structure tarifaire pour une "meilleure adéquation" des tarifs avec la capacité financière des clients.
Toujours est-il que quatre ans après, les habitants de Tanger ne décollèrent pas. Le gestionnaire délégué et les autorités locales multiplient désormais les réunions pour trouver une issue à la crise. En attendant, l’affaire Amendis met surtout en lumière les limites de la gestion déléguée.
Huffpostmaghreb
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