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- Publication : 15 avril 2015
Rabat : ‘‘Lorsqu'un marocain rejoint daech/EI, on lui demande, comme gage de sincérité, de recruter cinq proches. Logiquement, il les coopte parmi les membres de sa région.’’
Dans une interview qu’il a accordé au magazine français, Jeune Afrique, l’universitaire marocain a expliqué que si le nombre des marocains radicalisés, qui rejoignent daech est assez important, c’est à cause d’une dangereuse politique de recrutement au Maroc, que la centrale terroriste utilise.
Selon Benhamou, chaque marocain qui rejoint daech, se voit obligé par ce dernier, de faire preuve de loyauté, en recrutant 5 de ses proches. Ce phénomène, indique l’expert marocain, explique en partie pourquoi la majorité des marocains de daech, proviennent d’une même région : les provinces du nord du royaume.
Mohammed Benhammou en a dit :
‘‘La région du nord du Maroc est connue pour son conservatisme religieux. En plus elle a été longtemps exclue du développement ce qui l’a rendu prédisposée. Et lorsqu'un jeune rejoint l'EI, on lui demande, comme gage de sincérité, de recruter cinq proches. Logiquement, il les coopte parmi les membres de sa région.’’
Le chercheur marocain a ajouté que les marocains de daech, s’ils ont de commun, leur radicalisation et leur situation de vulnérabilité, ils ne sont pas moins différents les uns des autres puisque de part leurs profiles et leur motivation :
‘‘Certains sont partis juste à titre humanitaire pour sauver les enfants syriens. D'autres ont été enrôlés par leurs amis ou leurs familles et, une fois sur place, chacun a rejoint une faction différente. Ils se sont donc retrouvés à s'entre-tuer alors que leur objectif commun était de combattre Bachar al-Assad.’’
Benhammou a ajouté :
‘‘Il y a ceux qui se voyaient en "Che Guevara", rêvant de révolutions et de kalachnikovs, et qui se sont retrouvés à éplucher les pommes de terre ou à servir de chair à canon.’’
Le président du CMES a conclu en soulignant que daech et ses semblables sont les dommages collatéraux devenus dévastateurs, d’un Printemps arabe mal négocié et vite récupéré par les extrémistes.
Selon lui :
‘‘Au moment du Printemps arabe, les jeunes du Maghreb demandaient la dignité, la liberté et le pain. Mais leur rêve a été récupéré par les islamistes, à cause de la mauvaise gestion des transitions politiques. Puis la guerre en Syrie a réveillé le sentiment d'injustice qui sommeillait en eux et daech leur a fait miroiter un idéal de dignité pour les musulmans.’’
lemag.ma
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