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Les participants à la séance plénière au sujet du financement du climat dans le Sud, organisée, ce samedi à Marrakech, dans le cadre de la 7ème édition de la Conférence internationale « Atlantic Dialogues », ont appelé à davantage de mobilisation en faveur du Sud en vue de l’aider à aborder efficacement le problème du changement climatique.

« Financement du climat dans le Sud », le thème qui a ouvert les débats, lors de cette troisième et dernière journée de la Conférence internationale « Atlantic Dialogues », est un sujet d’actualité qui constitue le principal souci du monde aujourd’hui et de la région de l’Atlantique en particulier. Preuve en est, le changement climatique est le concept qui revient comme un leitmotiv dans tous les débats tenus lors de cette conférence. « Certains panélistes arrivent aujourd’hui tout droit de la COP 24 pour enrichir le débat », a précisé Uduak Amimo, modératrice de la première plénière de ce samedi 15 décembre.

Après avoir présenté les 4 panéliste, Amimo a lancé le débat en posant la question : « Est-ce que le Sud fournit assez d’effort pour traiter le changement climatique ? » 91,7% ont répondu par un « Non », un résultat qui prouve le grand écart entre la volonté et la réalité.

Selon Tito Teburoro, représentant permanent des Nations-Unies et ancien président de la République de Kiribati, cette situation illustre un état d’esprit de désengagement. Dans mon pays, par exemple, financer le changement climatique est le dernier des soucis ; le gouvernement n’est pas prêt à y dépenser un sou. On pense que le changement climatique ne relève pas de nos responsabilités ; cela concerne le monde développé du Nord et donc c’est aux occidentaux de s’en charger et de fournir le financement ».

Pour sa part, Josefa Sacko, commissaire à l’économie rurale et à l’agriculture, Commission de l’Union africaine (Angola), a rappelé l’impact du changement climatique sur l’écosystème, et les conséquences fâcheuses pour le monde entier. « Le changement climatique est une menace existentielle à toute l’humanité et à l’écosystème dont elle dépend. Pour cela notre ambition est grande en matière de lutte contre le changement climatique. Nous nous devons mettre en œuvre l’accord de paris, qui été adopté en 2015. En Afrique, la volonté existe, mais elle bute contre le problème du financement. D’où la grande importance de ce panel, à travers lequel on sensibilise à davantage d’action dans ce sens », a soutenu Josefa Sacko.

« Aujourd’hui, l’Afrique dépense 2% de son PIB sur les programmes d’adaptation. 48 pays africains ont ratifié l’accord de Paris, ses projets fin prêts à la mise en œuvre, maintenant c’est aux pays développés de jouer leur rôle, d’autant plus qu’ils sont responsables de la totalité des émissions de gaz à effet de serre », a-t-elle ajouté.

La responsable au sein de l’Union africaine a par ailleurs relevé avec regret la discrimination dont souffrent les pays du Sud en termes de financement. Elle a noté que l’Afrique n’a obtenu que 36% des 1,6 milliard de dollars déboursé par le Green Fund, une part qu’eelle considère assez faible pour un contient de 48 pays.

Appuyant les propos de Josefa Sacko, Andrea Kraemer, fondateur et président de l’Ecologic Institute, a pris la parole pour confirmer que les fonds sont en effet loin d’être suffisants. « La priorité pour les pays du nord c’est d’abord l’atténuation avant de passer à l’adaptation, car ce serait vain effort de passer à l’adaptation alors que les sources de pollution sont encore si importantes. Notre priorité est donc de financer d’abord la transformation du système énergétique et du transport », a-t-il expliqué.

Et d’ajouter que les fonds disponibles aujourd’hui au changement climatique sont en dessous des 500 milliards de dollars, une enveloppe qui sera revue à la hausse au fur et à mesure des efforts fournis dans ce sens et des résultats obtenus.

Pour André Caillé, membre du conseil de Junex, « les fonds existent, mais ils ne sont débloqués et canalisés assez rapidement en faveur des destinataires, notamment les pays en voie de développent, surtout les sub-sahariens. Le problème est que le monde peine à unir ses actions. La solution serait d’établir des règles et c’est ainsi que le financement sera accéléré. Les pays du Sud ne sont pas responsables de la pollution et en même temps ce sont eux qui en subissent le plus les conséquences, surtout les zones rurales et agricoles. Celles-ci ont plus besoin de soutien financier pour l’adaptation car elles n’ont pas d’activités alternatives au même titre que les urbains ».

Le Maroc donné en exemple

Les représentants africains dans ce panel sont unanimes sur le rôle de locomotive que le Maroc joue en matière d’engagement face au problème de changement climatique. Ils n’ont pas manqué l’occasion pour rappeler le rôle fédérateur du royaume dans le continent. Ils ont ainsi appelé à suivre le modèle du Maroc. « Le Maroc est indéniablement le leader africain en termes d’action en faveur du climat et du développement des énergies alternatives. Il faut donc apprendre du Maroc. Ce qui a été fait en Afrique a été emprunté du Maroc, il faut le reconnaître », a souligné Teburoro Tifto.

Placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, la Conférence « Atlantic Dialogues », qui se tient du 13 au 15 décembre, à l’initiative du Policy Center for the New South, sous le thème « Dynamiques Atlantiques: surmonter les points de rupture », connaît la participation de 350 conférenciers en provenance de 90 pays.

Ce conclave de trois jours offre l’occasion aux participants de jeter la lumière sur les grands enjeux géopolitiques et économiques du Bassin Atlantique, d’autant plus que le thème arrêté pour cette nouvelle édition reflète des tendances aussi importantes que la montée des populismes, la dernière élection présidentielle au Brésil et la politique étrangère des USA, dans la mesure où celle-ci remet en question l’avenir de l’Organisation du Traité Atlantique Nord (OTAN) et de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

De grandes questions transversales restent, par ailleurs, posées telles que la démographie contrastée du Nord et du Sud, la dimension humaine de la crise migratoire, la mobilisation des ressources face au changement climatique, ou encore la perspective d’une nouvelle crise financière internationale.

Anciennement connu sous le nom de « OCP Policy Center », le Policy Center for the New South est un think tank marocain lancé en 2014 à Rabat, avec 39 chercheurs associés du Sud comme du Nord.

A travers une perspective du Sud sur les enjeux des pays en développement, il vise à faciliter les décisions stratégiques relevant de ses quatre principaux programmes : agriculture, environnement et sécurité alimentaire; économie et développement social; matières premières et finance; géopolitique et relations internationales.

 

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