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Les Académies des sciences et de médecine condamnent l’initiative du Dr Hé Jiangkui, ce chercheur chinois dont les travaux ont permis la naissance de petites filles génétiquement modifiées. En France, des généticiens se disent choqués, mais fascinés par les perspectives ouvertes par la technique Crispr-Cas9.

 

Dans un communiqué commun du 28 novembre 2018, l’Académie des sciences et l’Académie de médecine désapprouvent les travaux du Dr Hé Jiangkui. 

Le 25 novembre, ce chercheur chinois a annoncé la naissance de petites jumelles, génétiquement modifiées de façon à les rendre résistantes au virus du sida. Une deuxième grossesse serait en cours.

La technique utilisée est celle des « ciseaux moléculaires », Crispr-Cas9. Cette nouvelle forme de thérapie génique a, en l’occurrence, consisté à inactiver le gène CCR5 dans le but d’empêcher le virus du sida (VIH) de pénétrer dans l’organisme

Or, selon les deux Académies scientifiques françaises, l’initiative du Dr Hé Jiangkui « ne protège pas d’une éventuelle infection par le VIH et suscite de nombreuses questions scientifiques, médicales et éthiques non résolues à ce jour ».

Les Sages s’interrogent plus particulièrement sur la transmission de cette mutation génétique aux enfants, aux petits-enfants des jumelles et aux générations suivantes. Quelles seront les conséquences ? Personne ne peut répondre à cette question à ce jour.

De son côté, le Pr Julie Steffann, du laboratoire de génétique moléculaire de l’institut Imagine (hôpital Necker, Paris), a regretté, lors d'un point-presse du 28 novembre, que la technique Crispr-Cas9, « un outil de thérapie génique formidable », a été utilisée pour modifier des embryons qui n’étaient pas malades. D’autres moyens auraient pu être utilisés pour prévenir une infection par le VIH. 

Pour elle, Crispr-Cas9 devrait en priorité servir à guérir des embryons atteints d’une maladie grave, avant leur implantation dans l’utérus de leur mère (diagnostic pré-implantatoire). 

Pour sa part, le Pr Stanislas Lyonnet, directeur de l’institut Imagine, estime qu’une « ligne rouge » a été franchie. Crispr-Cas9, « une découverte fantastique » selon lui, a été utilisé par le chercheur chinois dans un but « d’amélioration de l’individu » et non pas à des fins thérapeutiques.  

En France, la loi actuelle autorise la recherche sur l’embryon dans des conditions d’encadrement très strictes, mais interdit formellement la création d’embryons transgéniques.

Santémagazine

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