Yawatani

Une occasion de se réunir autour de jeux traditionnels tels que "Sig", Krour", "Dama", "Domino" et "Meriass"

les habitants de Guelmim passent le mois de Ramadan à leur manière, plongés dans une ambiance de piété et de spiritualité tout en agrémentant leurs soirées d'activités à caractère religieux et ludique qui témoignent d'un profond attachement à leurs coutumes et traditions. 
"Les différentes activités initiées durant ce mois béni à Guelmim, comme dans les autres régions des provinces du Sud, s'illustrent par le chevauchement de plusieurs activités caractéristiques du mois sacré", a affirmé le chercheur en patrimoine populaire hassani, Brahim Hssein. 
Selon M. Hssein, ce mois béni connaît une affluence record dans les mosquées pour la prière de Tarawih, à l'issue de laquelle des veillées sont organisées où l'on sert des mets typiques de la région, notamment le pot de lait frais, appelé en hassani "Ezzrigue", et le thé préparé de façon traditionnelle, rapporte la MAP. 
En guise de divertissement, les familles se réunissent dans une ambiance festive, tout en sirotant du thé, pour improviser des poèmes et se raconter des histoires et des blagues, a-t-il poursuivi, expliquant que la culture hassanie s’illustre également par les noms donnés aux différentes phases du mois de Ramadan, en fonction de leur difficulté. 
Ainsi, les dix premiers jours réputés pour être supportables, sont appelés "Achrayet tarika" (enfants) ou "Achrayet rkab lkhil", la deuzième dizaine, qui suppose un peu plus de résistance, est appelée "Achrayet rkab libil", alors que la dernière dizaine dite "Achrayet Laazayez" (personnes âgées) ou "Rkab Lahmir", ce qui renvoie au caractère dur de cette période du mois sacré. 
Le chercheur met en avant l'aspect prédominant des veillées du Ramadan dans les provinces du Sud et la spécificité de leur population qui voue un intérêt particulier à la prière et aux causeries religieuses, sans négliger les soirées de jeux et d'amusement à caractère folklorique qui se poursuivent à une heure tardive. 
A cet égard, il a relevé que ce mois constitue une occasion pour les femmes et les hommes de se réunir autour de jeux traditionnels tels que "Sig", Krour", "Dama", "Domino" et "Meriass", entre autres. "Sig, considéré comme étant l’un des jeux sahraouis les plus connus, est un jeu collectif constitué de 8 bâtonnets à double face et où chaque équipe se déplace en haut du tas de sable en direction de l’équipe adverse pour tenter de faire sortir l’adversaire de la compétition", a expliqué M. Hssein. 
Concernant les spécificités culinaires pendant ce mois de bénédiction, le chercheur, également auteur du livre intitulé "La gastronomie du Sahara entre anthropologie de l'alimentation et les bonnes manières à table chez la société Bidân", a souligné que les plats préparés dans cette région vont de pair avec le mode de vie de cette population, estimant que par le passé, la consistance du repas du mois de jeûne tournait incontestablement autour de la soupe rouge à base d’orge, des dattes et du lait frais, ainsi que du thé sahraoui traditionnel. 
Le repas du shour, quant à lui, diffère selon les générations, l'amélioration des conditions de vie et le changement des habitudes culinaires. "La table du shour comporte toute une variété de produits, notamment le rôti de viande (Mechoui) ou à vapeur (Tbikha), le riz (Maro) ou encore le menu traditionnel "Belghman" (à base d'orge et d'eau mélangée au sucre et au sel", a-t-il dit.

http://www.libe.ma/

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