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- Publication : 5 janvier 2016
Pour essayer d’apaiser les tensions, la Russie s’est dite prête à servir d’intermédiaire pour résoudre la crise entre Riyad et Téhéran. Les Etats-Unis ont eux aussi appelé au calme. Alliés des Saoudiens, ils se sont aussi rapprochés des Iraniens après l’accord sur le nucléaire conclu en juillet dernier.
Mais, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a mis en garde contre les objectifs des Etats-Unis qui veulent, selon lui, «influencer les prochaines élections législatives du 26 février». Ces élections serviront à renouveler le Parlement et l’Assemblée des experts qui est chargée de nommer, de surveiller et éventuellement de démettre le guide suprême. Les deux assemblées sont actuellement contrôlées par les conservateurs. Plus de 12.000 personnes ont fait acte de candidature pour un siège au Parlement et environ 800 pour l’Assemblée des experts.
La France et l’Allemagne ont également plaidé pour le retour au calme. Ceci au moment même où le Bahreïn et le Soudan ont annoncé eux aussi la rupture de leurs relations avec l’Iran. Pour leur part, les Emirats ont réduit leurs liens avec Téhéran.
Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, a fustigé l’Arabie saoudite pour "avoir comploté en vue de faire baisser les prix du pétrole". Hier lundi, les cours du pétrole ont ouvert en hausse (plus de 37 dollars le baril). Les analystes ont jugé que tout différend entre les deux puissances aurait de graves conséquences pour l’offre mondiale du pétrole. Au fait, près de 30% de celle-ci est produite dans la région du Golfe.
Outre le volet économique, la crise diplomatique a même touché le sport. Les clubs saoudiens participant à la Ligue des champions d’Asie ont demandé à jouer contre les clubs iraniens en terrain neutre et non en Iran.
Pour les experts, la nouvelle crise risque d’alimenter les tensions géopolitiques. En Irak (pays à majorité chiite), deux mosquées sunnites ont été visées par des attentats, faisant craindre une résurgence des violences intercommunautaires.
Depuis la révolution islamique iranienne de 1979, les relations entre Riyad et Téhéran sont tendues. Elles se sont même dégradées ces dernières années avec la crise syrienne, la guerre au Yémen et plus récemment l’accord sur le nucléaire conclu entre l’Iran et les grandes puissances.
L’Arabie saoudite et l’Iran avaient rompu leurs relations de 1987 à 1991, après les affrontements entre pèlerins iraniens et forces saoudiennes lors du hajj à La Mecque.
leconomiste.ma
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