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Washington : Les régimes autocratiques dans le monde arabe ont divisé pour régner. Ils ont réduit leurs pays à l’état de groupements humains fragmentés, tournés vers leurs identités locales, tribales, familiales ou sectaires. Le printemps arabe et la chute des régimes arabes les plus dictatoriaux, ont-ils changé cette donne ?

A cette question, le Think Tank américain, Brookings Institution, tente de produire une réponse, en se basant sur les résultats d’une étude, qui brosse le portrait de la perception de l’identité par les populations arabes  après 2011.

Cette étude a été menée à partir de l’année 2011, par le Think Tank américain, auprès d’échantillons de population dans 6 pays arabes, que sont Le Maroc, l’Egypte, l’Arabie saoudite, la Jordanie, le Liban, et les Emirats arabes unis.

  Selon Brookings, durant les premiers mois du printemps arabe, les échantillons sondés au Maroc et dans les 5 autres pays arabes étudiés, ont laissé croire à une évolution considérable, lorsque dans leurs réponses à la question sur l’identification de leur identités, les deux tiers s’étaient dits s’auto-identifiant par leur appartenances nationales (32%)  (marocains, égyptiens ou saoudiens) et par leur religion (31%), sans référence à leurs Madhabs, c'est-à-dire, ils se disent par exemple, musulmans sans ajouter sunnite ou chiite.

  Brookings a relevé que le printemps arabe avait restauré les identités englobantes, (les marocains qui dépassent leur amazighité ou arabité) ou les musulmans qui vont au delà du sunnisme, salafisme ou chiisme.

 Plus encore, certains sondés avaient même développé une perception plus universaliste de l’identité, en se disant ‘citoyens du monde’. Il s’agissait d’une tendance naissante, pas plus de 9%, mais qui reflétait l’état des mentalités encore galvanisées par les idéaux du printemps arabes.

  Mais, l’actualité a rattrapé l’idéal, indique Brookings, l'optimisme généré par les soulèvements arabes à partir de 2011, a cédé la place à un pessimisme considérable dans la région. Les éruptions violentes en Libye, en Syrie et au Yémen et la poursuite du conflit en Irak en particulier avec la montée de daech, ont nourri ce pessimisme et inversé la tendance.

  Le printemps arabe qui devait unir les sociétés arabes, autour d’idéaux démocratiques et droit-de-l’hommiste, a mal viré pour finalement exacerber les identitarismes bornés, les sectarismes profonds et les fanatismes religieux.

  Brookings a conclu ainsi à la fluidité du concept de l'identité dans la région, qui est fortement influencée par les interactions des groupes, les uns avec les autres et avec le monde extérieur.

  Les germes de division sectaires, tribales ou confessionnelles, plantés par les régimes autocratiques anté-Printemps arabe, régénèrent sous les coups de boutoir des violences entrainant les déliquescences des Etats dans la région.

LeMag

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