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- Publication : 10 août 2019
Abdelilah Benkirane prépare sa prochaine attaque contre ses «frères» en s’appuyant sur l’ancien dirigeant istiqlalien, M’hammed El Khalifa, l’ancien patron du PADS, Abderrahmane Benameur et les présidents de l’Union des oulémas musulmans et du MUR.
L’ancien chef du gouvernement n’a toujours pas digéré le fait que les parlementaires de son parti aient voté en masse le projet de loi-cadre relatif au système de l’éducation et de la formation. Après une attaque en règle contre son frère, l’actuel chef du gouvernement Saad-Eddine El Othmani, au lendemain de l’adoption de ce texte à la première Chambre, Abdelilah Benkirane revient à la charge. Mais, cette fois, constatant que le cœur de ses frères ne lui est plus acquis, il a cherché appui auprès des «étrangers», relève le quotidien Al Ahdath Al Maghrebia dans sa livraison du week-end des 10 et 11 août.
C’est ainsi, écrit le journal, que l’ancien patron du PJD s’est allié aux défenseur du «tout arabisé» pour orchestrer une attaque en règle contre ses «frères» et à leur tête le chef de l’Exécutif. Pour ce faire, l’ancien chef du gouvernement, durant le mandat duquel ce projet de loi-cadre a été élaboré, a pris le chemin, mercredi dernier, du domicile de l’ancien dirigeant istiqlalien et ex-ministre de la fonction publique, M’hammed El Khalifa. Il a trouvé à son accueil un aréopage des défenseurs de l’arabisation, dont notamment le gauchiste et militant des droits de l’Homme, Abderrahmane Benameur, le président de l’Union internationale des oulémas musulmans, Ahmed Raissouni, et le président du Mouvement unicité et réforme (MUR), Abderrahim Chikhi.
Ces figures de proue de l’arabisation ont, ensuite tenu une réunion, à huis clos, toujours dans le domicile de l’ancien dirigeant istiqlalien, pour examiner les moyens à même de contrer ce qu’ils considèrent comme la «francisation de l’enseignement», souligne le quotidien. Cependant, contrairement à Benkirane qui s’en est pris directement au chef du gouvernement dans des enregistrements diffusés sur les réseaux sociaux, le groupe réuni au domicile d’El Khalifa s’est plutôt penché sur une stratégie pour bloquer la mise en œuvre des dispositions de cette loi que l’ancien patron du PJD qualifie de «risée».
Interrogé sur la teneur de cette réunion, le président de la Coalition nationale pour la langue arabe, Fouad Bouali, a indiqué qu’«il s’agit d’une initiative de plusieurs personnalités politiques et du domaine des droits de l’Homme ainsi que des figures nationalistes. Le réunion a pour objectif d’étudier les retombées du vote au Parlement du projet de loi-cadre et de la francisation de l’enseignement». D’après le quotidien, le responsable associatif n’a pas voulu en dire plus. Il a cependant précisé que pendant cette réunion, il a été question de mettre en place des mécanismes concertés afin de «lutter non seulement contre la francisation de l’enseignement, mais également contre l’utilisation de la langue française dans la vie publique».
Le quotidien rappelle par ailleurs que le chef du gouvernement a fermement recadré son prédécesseur après son dernier «live» dans lequel il s’est attaqué au parti, à son secrétaire général et à ses députés. Saad-Eddine El Othmani a affirmé, s’adressant indirectement à l’ancien patron de sa formation, qu’au sein du PJD, «l’opinion est libre, mais ce sont les instances du parti qui prennent les décisions auxquelles tout le monde doit se conformer». Le PJD, a-t-il souligné, «n’est pas un parti de personnes, il est bâtis sur la base de principes et d’un référentiel clairs. Il sera toujours fidèle à ces principes et référentiels dûment inscrits dans ses statuts».
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