FP: daech est une graine empoisonnée et l’Islam politique est victime de son compromissionnisme

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New York: Même si daech est anéanti militairement / sécuritairement, sa graine lui survirerait. Cette une graine empoisonnée qui germerait et éclorait sous d’autres formes / dénominations. Elle résisterait là où l’Islam politique ‘traditionnel’ irait à dépopularisation et disparition.

Pourquoi le PJD au Maroc, Ennahda en Tunisie ou les Frères Musulmans en Egypte et en Jordanie, ne séduisent plus, ne mobilise plus assez et ne rassurent plus les masses de jeunes de ces pays, qui aspirent à droits, espoirs, mais aussi à une vie conforme à la charia? Et pourquoi au contraire, daech réussit à attirer nombreux parmi ces jeunes vers des champs de batailles où l’on meurt et où on y perd son humanité, en y pratiquant la sauvagerie extrême? 

Ces questions ont été posées par le magazine néoconservateur américain, Foreign Policy, dans une tribune publiée sous le titre ‘Why Jihadists Fight’. 

En effet, le bimestriel crée en 1970, par le célèbre et non moins controversé politologue américain, Samuel Huntington, a établi un comparatif entre les attraits et les fortunes politiques et à venir, des mouvements dits ‘de l’islam politique’ comme le PJD, Ennahda et les Frères musulmans, avec daech. 

Selon FP, l’idée née américaine, sous la présidence du républicain, George W Bush, qui soutenait que l’Islam politique au pouvoir, contribuerait à contrer, endiguer voir anéantir, le radicalisme violent qui a enfanté Al Qaida et actuellement daech, et bien cette idée, s’avère infondée et un feedback est là aujourd’hui pour le démontrer. 

Foreign Policy a expliqué que daech est une idée révolutionnaire dans l’histoire des groupes radicaux. la destruction de l’organisation de daech, son anéantissement matériel, n'en viendrait point à bout. 

FP estime que c’est une graine empoisonnée, enfouie désormais dans des sols sociaux-économiques explosifs et peut renaitre à tout moment et sous d’autres formes et dénominations. 

‘‘L'État islamique a établi une nouvelle norme pour les groupes extrémistes. Il a démontré qu’on on peut envahir de larges pans du territoire sans avoir besoin  d'un large soutien populaire. Ce que le concept daech signifie finalement est plus important que ce que l'organisation peut faire ou avoir. L'État islamique a réussi à établir un état reconnaissable religieusement. Il a réussi à réintroduire dans les cerveaux l’idée d’un califat, idée qui suscite l'imagination et le rêve d'un nombre restreint mais significatif de musulmans.’’

Au contraire, l’imagination et le rêve ne sont plus du ressort des mouvements dits de l’Islam politique, indique FP. 

Là où daech fait rêver les âmes faibles, d’un califat, une terre de l’islam, construite sur des bases exclusivement ‘islamiques’ et s’éloignant de tout autre concept d’Etat moderne, des mouvements islamistes comme le PJD, Ennahda ou les Frères musulmans, faiblissent à force d’avoir étaient compromissionnistes. 

FP en a dit : 

‘‘Les mouvements islamistes comme les Frères en Egypte, Ennahda en Tunisie, ou Justice et développement au Maroc, espèrent introduire et adapter la loi islamique dans l'Etat-nation moderne, en acceptant beaucoup, sinon la plupart des hypothèses de base d’un État. Ces islamistes sont à l'aise en utilisant des termes comme -état civil-, -souveraineté populaire-, -droits des femmes- ou  -citoyenneté-. Cela ne signifie pas qu'ils sont libéraux mais ils sont désireux d'être reconnus comme des acteurs légitimes et normaux dans le système international.’’

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