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Le promoteur a réduit son endettement de 1,4 milliard de DH alors que l’objectif n’est que de 900 MDH à fin septembre. Il parvient également à comprimer son besoin en fonds de roulement de près d’un milliard de DH en repensant ses procédures de production et de commercialisation.

Promesse tenue sur toute la ligne. Comme il s’y est engagé, le Groupe Addoha vient de livrer l’état d’avancement trimestriel de son plan Génération Cash à fin septembre. Le bilan de la mise en œuvre de cette stratégie adoptée il y a neuf mois pour assainir la situation financière du promoteur immobilier est positif à tous les niveaux, en dépit des réserves qu’a suscitées le plan à son lancement, note Anas Sefrioui, PDG du groupe.

Un premier grand objectif visé est de revoir le mode de production et de commercialisation. Précisément, Addoha s’est donné pour priorité de concentrer les ventes sur le stock de produits finis avant le lancement de nouvelles tranches. A fin 2014, ce stock approchait 20 400 unités et l’objectif est d’en vendre 80% d’ici 2017. Pour y parvenir, il est prévu de céder 6 000 unités finies en 2015, un pari que le groupe est en voie de réussir puisque 4 636 logements ont trouvé preneur au cours des neuf premiers mois de l’année, en avance de 11% par rapport à l’objectif. L’on pourrait penser que le promoteur casse les prix dans le cadre de cette politique de déstockage mais il n’en est rien d’après le management. «Preuve en est que le taux de marge nette établi à 18% au premier semestre 2015 est en progression par rapport à la même période de l’année passée», argumente Anas Berrada, directeur général du pôle finance.

Pour vraiment installer un cercle vertueux au niveau de l’activité, l’autre objectif que vise Addoha est d’empêcher que de nouveaux stocks s’accumulent. Pour cela, l’idée est de limiter la production aux groupements d’habitation déjà bien avancés en termes de commercialisation. Concrètement, le promoteur ne construit désormais que les tranches vendues à plus de 70%. Dans cette logique, le groupe ne devrait achever que 12 000 unités en 2015 alors qu’il carburait à 25 000 unités produites tout juste l’année passée. Sur les 6 premiers mois de l’année, le promoteur est bien en ligne avec cet objectif avec 6 691 logements terminés. Un bienfait immédiat en est une baisse des décaissements sur la production qui sont encore moindres que ce qui est visé à travers le plan Génération Cash (3,1 milliards de DH contre une charge prévisionnelle de 3,2 milliards de DH).

Des cash-flow d’exploitation nettement plus importants

Mais au-delà, cette nouvelle manière de procéder a pour principal intérêt de contenir le besoin en fonds de roulement (BFR) du groupe. En effet, en rendant plus liquide le stock de produits finis (1,6 milliard de DH en moins au premier semestre) et en réduisant les créances clients (-787 MDH) par la production de tranches déjà bien avancées dans leur commercialisation, Addoha réduit progressivement son besoin de financement de l’exploitation. Le BFR s’est ainsi contracté de près d’un milliard de DH sur les 6 premiers mois de l’année, passant de 20 milliards de DH à 19 milliards de DH. Il faut dire que pour limiter ses besoins de financement, le groupe a aussi considérablement refréné ses appétits en matière d’acquisition de foncier. Il n’a acheté au premier semestre que pour 107 MDH de terrains et le budget au titre de toute l’année devrait plafonner à 300 MDH, cette même enveloppe annuelle devant être respectée jusqu’en 2017. Tout un changement, sachant que le groupe avait dépensé l’année dernière 700 MDH pour l’acquisition du foncier et même entre 1 et 2 milliards de DH par an sur toute la période 2006 à 2012. Le management précise bien cependant que les 300 MDH fixés comme budget annuel jusqu’en 2017 restent non négligeables puisqu’ils suffisent à couvrir les besoins d’un projet de 3 000 à 4 000 unités sur l’axe Casablanca- Rabat. Ceci en rappelant bien qu’Addoha dispose en plus d’une réserve foncière de 5 000 hectares valorisée au coût historique à 10 milliards de DH. 

En comprimant son BFR, Addoha espère évidemment réduire in fine son endettement et il faut dire que sur ce plan le groupe a largement dépassé ses espérances. Alors qu’il ne tablait que sur une réduction de 900 MDH de son endettement net sur les 9 premiers mois d’application du plan Génération Cash, son ardoise s’est réduite de plus de 1,4 milliard de DH dans les faits, à 7,9 milliards de DH et ce en dépit d’une distribution de dividendes de 2 DH par action versés le 30 septembre dernier. L’objectif à l’horizon 2017 est de revenir à un niveau de 4,5 milliards de DH, ce qui devrait au passage diviser par deux les charges financières du promoteur qui devraient ainsi passer de 600 à 300 MDH. Un autre indicateur rassurant pour l’avenir du groupe est qu’il parvient aujourd’hui à dégager des cash-flow d’exploitation nettement plus importants. Au premier semestre, ceux-ci atteignent près de 1,7 milliard de DH, le triple de l’année 2014. Tout juste en 2012, ces flux étaient négatifs.

                                                                                   

Reda Harmak. La vie éco

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