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- Publication : 13 avril 2015
En effet, la mise en œuvre d’une politique monétaire conforme à la charia est difficile en raison de la rareté des instruments de politique monétaire. La finance islamique représente aujourd’hui moins de 2 % du secteur financier mondial, avec plus de 1 800 milliards d’euros d’actifs, sa réserve de croissance est considérable : seuls 40 millions des 1,6 milliard de musulmans en sont clients.
Aujourd’hui, le FMI suggère aux institutions financières islamiques d’harmoniser leurs pratiques et cela en partie à cause des divergences existantes entre les écoles juridiques musulmanes dans l’interprétation des sources du droit musulman. Il est important de souligner ici que les divergences d’interprétation dans les textes restent minoritaires et que, dans l’ensemble, les solutions adoptées par l’industrie sont consensuelles. Une uniformisation totale pourrait freiner l’innovation dans l’industrie ce qui contribuerait à rendre le secteur moins dynamique.
En effet, les pays africains sont lourdement endettés et les solutions offertes par la finance islamique permettent non seulement d’enrayer la spirale infernale de la dette et des intérêts mais surtout de contribuer au développement des pays africains.
Contrairement aux années passées durant lesquelles la finance islamique connaissait un déploiement sans précédent sans pour autant intéresser les instances internationales, le FMI semble trouver là une source d'inspiration à tel point que le sujet fait désormais partie de l'agenda annuel des discussions des pays membres du G20. Une prochaine session est d'ailleurs organisée le 16 avril prochain à Washington.
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Ezzedine Ghlamallah est directeur de SAAFI, premier cabinet de courtage en France spécialisé dans l’assurance vie islamique, et enseigne la finance islamique à l’université de droit de Cergy-Pontoise et le takaful à l’université de droit de Strasbourg.
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