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Une étude menée conjointement par Bank Al-Maghrib (BAM) et la Banque mondiale dévoile certaines caractéristiques majeures des transferts de fonds réalisés par les Marocains résidents à l’étranger (MRE) vers leur pays d’origine, comme la fréquence relativement élevée des envois d’argent. Explications.

Avec plus de 60 milliards de dirhams envoyés chaque année, les transferts des MRE représentent l’une des plus importantes sources de devises du Maroc. En 2020, malgré la pandémie de coronavirus, les envois de fonds des MRE ont fait preuve d’une résilience remarquable, puisqu’ils ont augmenté de 5% par rapport à 2019 (68 milliards de dirhams en 2020 contre 64,7 milliards en 2019).

Pour mieux cerner certains aspects de cette manne financière, qui constitue une source de revenus essentielles pour les familles vulnérables, Bank Al-Maghrib et la Banque mondiale ont conjointement mené une étude, Green Back Morocco, auprès des bénéficiaires des transferts de fonds*.

Dans l’ensemble des localités ciblées, les répondants interrogés dans le cadre de cette étude affirment que toutes les familles de leur voisinage comptent plusieurs de leurs proches résidants à l’étranger. Les transferts sont généralement faits par des membres de leur proche famille. La France reste le pays prédominant dans trois régions sur quatre. L’Oriental, par contre, se distingue par une majorité d’expéditeurs résidant en Espagne (53%).

La régularité de l’envoi des fonds vers le Maroc est l’une des principales conclusions de cette étude. En effet, la moitié des bénéficiaires de transferts internationaux (toutes régions confondues) reçoit des mensualités régulières, c’est-à-dire tous les deux mois ou plus. En outre, les transferts mensuels concernent le plus souvent des femmes dont le mari réside à l’étranger ou des parents âgés, qui sont entretenus par leurs enfants.

Les transferts occasionnels, quant à eux, se font soit à des occasions récurrentes (fêtes religieuses, rentrée scolaire, vacances d’été…), soulignent les auteurs de l’étude, ou lors de circonstances imprévues, tels des frais médicaux. On compte alors entre 1 et 5 transferts annuels.

Les banques évitées

Cette étude montre aussi que les services des opérateurs de transferts de fonds sont prédominants dans les transferts internationaux et ce, dans l’ensemble des régions étudiées. Selon l’étude, 97% des expéditeurs utilisent un opérateur de transfert de fonds et seulement 12% ont recourt au virement bancaire.

Pour ce qui concerne les envois des transferts de fonds internationaux via des intermédiaires informels, ils sont très rarement utilisés, et les répondants signalent leur net recul depuis l’apparition des opérateurs spécialisés.

En matière de lieu de retrait du transfert, les répondants privilégient les établissements de paiement par rapport aux banques. Dans de rares cas, les répondants vont privilégier une banque, parce que le montant du transfert est conséquent (plus de 20.000 dirhams par exemple) et qu’ils craignent de ne pas être servis dans un établissement de paiement.

Globalement, la plupart des répondants perçoit le service des établissements de paiement comme un service destiné à tous, en particulier aux classes populaires, urbaines ou rurales et incluant les personnes peu instruites ou analphabètes. En revanche, le transfert par virement bancaire ou en succursale de banque est jugé plus sélectif, destiné à une population bancarisée et alphabétisée.

Concernant, enfin, les frais des transferts internationaux via les opérateurs de transferts de fonds, ils sont systématiquement réglés par les expéditeurs, donc perçus comme gratuits par les bénéficiaires. Le coût n'est jamais cité spontanément comme un critère de choix ou d'appréciation d'un service de transfert de fonds international. En revanche, l'ensemble des participants met spontanément en avant la simplicité de la procédure de retrait des fonds, et le caractère instantané de la réception.

* Cette étude conjointe entre BAM et la Banque mondiale se base sur l'organisation de 16 groupes de discussion (8 à 10 participants/groupe) semi-structurés dans quatre régions géographiques. Elle a couvert dans chacune des régions une localité urbaine, une localité péri-urbaine et une localité semi-rurale. Les groupes ont distingué les femmes des hommes, ainsi que les différentes tranches d'âge (25-40 ans contre 45 ans et plus), afin de favoriser une expression libre des opinions. Tous les participants des groupes de discussion étaient des récepteurs de transferts de fonds internationaux. 

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