Yawatani

Les budgets affectés par les familles augmenteraient, selon certaines estimations, de 300% pendant le mois de ramadan, alors que d’autres chercheurs estiment que cette augmentation ne dépasserait pas les 10 %. 

 

Le montant des dépenses avoisinerait 5000 DH contre environ 4000 DH par rapport aux autres mois. Au-delà des estimations, ce qui est sûr, c’est que la famille marocaine tente de se faire plaisir pendant ce mois qui doit, en principe, être celui de la mesure et non du dépassement des normes alimentaires et budgétaires familiales.

Chaque année, les pays du monde islamique vivent une dynamique commerciale qui impacte les budgets des familles et pousse les pouvoirs publics à une course contre la montre pour assurer l’approvisionnement du marché en produits alimentaires. Le mois sacré est rarement perçu comme une occasion de lutter contre les mauvaises habitudes alimentaires. Beaucoup de médecins s’activent pour conseiller leurs patients sur les dangers d’une consommation démesurée de mets trop sucrés et riches en graisse saturée et finissent par passer des heures en consultation pendant les journées ramadanesques.

Une mobilisation officielle pour l’approvisionnement

Les communiqués officiels sur les quantités de pois chiches , du sucre, de la farine, du lait, des légumes , des fruits et des viandes sont rédigés dans un langage qui ne doit pas laisser de doute chez les citoyens et les questions des parlementaires au Gouvernement prennent des allures de politisation du mois sacré . Le Gouvernement a toujours qualifié la situation des approvisionnements comme satisfaisante en comparaison avec la demande « habituellement accrue au niveau de certains produits». Les ministères de l’Agriculture et de la pêche maritime, de l’Intérieur et des affaires générales procèdent à des estimations de l’offre et de la demande en se basant sur des statistiques de la production et de la consommation pour transmettre un message d’assurance au citoyen sur la disponibilité de quantités suffisantes dans toutes les régions. Ainsi, la tomate (plein champ) et la tomate oblongue (agro-industrielle) seront offertes à des quantités dépassant la demande. Celle-ci est estimée à 80 000 tonnes alors que l’offre dépasserait les 220 000 tonnes . Les perspectives de production pourraient faire baisser les prix actuels.

Les dattes : une question importante

Au final, le budget alloué au mois de Ramadan dépasse ceux consommés par les familles durant les autres mois de l’année. L’activité s’anime au niveau des gâteaux traditionnels et notamment notre «Chabbakia» et autres crêpes fourrées. Les dattes sont consommées et leurs prix diffèrent selon leur qualité et leur lieu de production. Leurs prix varient entre 30 et 150 DH le kilo et les commerçants de ce produit réalisent la part la plus importante de leur chiffre d’affaires durant ce mois. L’offre des dattes est estimée à 37 000 tonnes alors que la demande se situe autour de 27 000 tonnes. Les prix de ce produit connaissent une variation très grande due à la qualité du produit et de sa provenance. La question des importations a soulevé une polémique sur « l’existence » de dattes israéliennes sur le marché et des appels au boycott ont été lancés par des responsables associatifs et des militants politiques. Les fraudes à l’étiquetage sont dénoncées et un appel à la vigilance a été lancé pour identifier ces dattes.
Les offres en lentilles et en pois chiches dépassent largement les besoins du marché pendant ce mois. Elles sont estimées respectivement à 400 000 et 450 000 tonnes contre des demandes qui ne dépassent pas 50 000 tonnes pour les lentilles et 75 000 tonnes pour les pois chiches La consommation du lait sera largement couverte. L’offre globale de ce produit très consommé pendant le ramadan (pasteurisé et UHT) dépasserait les 200 millions de litres.
Le ramadan est aussi un mois de mobilisation des instances chargées d’approvisionner les marchés comme l’ONICL , de contrôler les produits comme l’ONSSA et de veiller à l’organisation des marchés afin d’éviter des dysfonctionnements et notamment, au niveau des prix qui pourraient donner lieu à des contestations.

Les nouveaux produits du tourisme ramadanesque

Le ramadan est devenu ces dernières années, une occasion pour rentabiliser les institutions hôtelières qui offrent des packages pour des séjours alliant le tourisme et la pratique religieuse et font des offres pour des «ftours» modernes accompagnés de spectacles de musique. Les touristes étrangers ont parfois certaines difficultés à trouver des restaurants ouverts pour le déjeuner, mais la plupart d’entre eux ne considèrent pas le ramadan comme un obstacle à l’organisation de leur séjour touristique. Les sites d’organisation des voyages et les forums portent généralement un regard positif sur la question. Il reste néanmoins que durant les trois dernières années, le mouvement du tourisme et ses recettes pendant la saison estivale ont été impactés négativement du fait de la coincidence du mois du ramadan avec la haute saison. Le HCP a évalué dans une étude portant sur l’année 2013, la baisse due au mois de ramadan à -44% pour les nuitées globales et -59% pour celles des résidents.

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