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Le henné est connu dans le Moyen-Orient, surtout en Turquie, en Syrie et au Kurdistan pour sa symbolique essentiellement du Caire, Tamr henna, toujours aussi prisée avec de très fortes connotations esthétiques.

 Le henné est connu dans le Moyen-Orient, surtout en Turquie, en Syrie et au Kurdistan pour sa symbolique essentiellement du Caire, Tamr henna, toujours aussi prisée avec de très fortes connotations esthétiques. Les Hébreux ont été les premiers à l’avoir utilisé comme produit de beauté. Les Egyptiens ont eu recours au henné pour momification.

On sait aujourd’hui que les cheveux de Ramsès. Ils ont été passés au henné pour les protéger contre les aléas du temps et leur garder leur sacralité religieuse. Cela remonte à quelque 1 300 ans avant JC. Aujourd’hui, on l’appelle dans les marchésparlé dans leurs écrits. Dans le Rif égyptien, le henné obéit à un code très secret.

Albert Cossery avait parlé de l’odeur du henné qui rappelle fortement l’odeur des menstruations. Le lien érotique est vite établi. Chez Georges Bataille, on retrouve de vagues allusions à sa couleur, son rapport au sang, à la naissance et à l’expiration mystique. L’Afrique et le Maghreb ont découvert le henné et ses vertus bien après. D’abord, par le biais des hébreux. Les invasions arabo-islamiques en Afrique noire ont ensuite introduit le henné au Sénégal, au Mali et au Niger. Son usage est beaucoup plus axé sur des rites religieux, des incantations de chamanisme et des rituels de magie noire. Comme partout ailleurs, il est un élément capital dans les cérémonies mortuaires Le henné est un arbrisseau de la famille des lythracées. Nom scientifique : Lawsonia Intermis. La plante atteint dans les régions du Sahara marocain jusqu’à un mètre de hauteur.

C’est une plante ramifiée, un mélange de feuilles simples de couleur verte et blanche à quatre pétales, agencées en bouquets. La particularité du henné marocain est cette intensité du vert plus foncé que le vert de l’olivier. La graine est de couleur noire les tonalités de couleurs que peut donner la plante sont très variées, on part du vert jade, jusqu’au vert gris en passant par le vert émeraude et, dans certaines régions du Maroc, on rencontre un vert pâle très particulier, souvent utilisé dans les travaux de tissage.

On prend les feuilles séchées et pilées, on ajoute de l’eau chaude et du citron. Certaines femmes préfèrent le citron vert parce que plus fort et donne une teinte finale plus durable. Le mélange donne une pâte onctueuse qui sent fort. Pour relever la couleur, les hannayates ne donnent jamais leurs secrets. Mais on sait par ailleurs que l’on peut ajouter ce que l’on appelle communément l’hdida l’hamra, chebba et, curieusement, du sel. Avant de procéder au tatouage, il faut préparer un feu, un kanoun, pour faire sécher très vite la pâte.

Pour les dessins qui varient d’une région à l’autre, on utilise le plus souvent un bâtonnet très fin qui sert de crayon pour tracer des lignes. Une fois le dessin réalisé, on se sert d’un linge blanc imbibé de jus de citron, de poivre, d’ail et le sucre pour emmitoufler les mains ou les pieds. Le lendemain, on utilise de l’huile d’olive pour faire ressortir le henné.

Avant que le shampooing et le savon n’existent, nos ancêtres utilisaient le henné et le ghassoul pour nettoyer et protéger leurs cheveux. Aujourd’hui, même chez les jeunes, le henné n’a pas totalement cédé la place aux produits chimiques » j’ai vu ma grand-mère et ma mère l’utiliser depuis toujours. Elles ont de très beaux cheveux. Ma grand-mère a une peau d’une douceur que, nous les jeunes, nous n’arrivons pas à avoir. Alors je l’utilise aussi. Parfois c’est mal vu ou dépassé, mais c’est absolument efficace », témoignage d’une étudiante en médecine.

« Le jour de Arafa, toutes les femmes de la famille se réunissent pour le jour que nous appelons : Deggan l’henna ». « On le met sur la tête avec un foulard blanc avant d’égorger le mouton. C’est une feuille du paradis », confie une mère de famille. Le henné ajoute à la sacralité des rites religieux, vécus différemment dans les pays arabes et chez leurs voisins turcs ou persans. « L’henna me donne le courage de tenir face aux problèmes. Elle me protège. Elle a l’odeur du paradis. Certaines femmes l’utilisent comme s’hour, mais ça ne marchait jamais » avant un mariage, exactement le jour de l’acte, la femme se doit de passer par une pose de henné. « C’est une promesse de prospérité, de fertilité et d’entente entre les époux ».

Il faut savoir que cette entente est aussi à caractère sexuel. Les hommes savent décoder les messages véhiculés par les dessins du henné. Une femme qui met du henné dans les campagnes marocaines et même ailleurs compte sur la finesse de son époux qui voit en cet acte un appel à l’amour, une invitation au plaisir, une promesse de bonheur.

Dans certaines régions d’Anatolie, les jeunes filles en âge de mariage portent tous des tatouages aux hennés sur les bras qu’elles montrent dans le village. C’est un appel à la passion, une façon de dire par code, ce qui préserve la décence de rigueur dans ces pays, que l’on est prêt à vivre avec un homme qui porte un dessin sur la main pour dire au village qu’ils sont assez riches pour assumer une femme.

Au Maroc, le tatouage au henné est passé d’un dessin traditionnel à quelque chose de plus mode, plus tout en gardant la même symbolique érotique. La mode s’est emparée de la symbolique pour l’étendre à plusieurs domaines : la chanson , la danse, le théâtre (on se souvient d’une troupe américaine qui avait détonné avec un spectacle où les corps des acteurs ont été sillonnés de dessins au henné, toujours avec la même thématique de la possession physique et érotique) « Les femmes parlent entre elles de l’influence du henné sur le comportement sexuel du mâle, ça frise le bestial, il y a cette histoire d’odeur forte qui excitent les hommes et rappellent le rut chez l’animal, il n'y a aucune honte à le dire mais c’est beau !».

Dans l’ouvrage de A. Ben Chaâbane et A. Abbas, on peut lire que « les feuilles macérées puis réduites en pâte sont utilisées en applications locales pour la teinte et le traitement des cheveux. Elles sont antipelliculaires et cicatrisent les plaies. On les emploie aussi contre certaines dermatoses (eczéma..). Plus rarement, elles sont utilisées par voies internes pour les affections gastriques. Le proverbe marocain dit : « henna bent ennass ou elli ma baydatha t’mlasse ». (Le henné est de bonne famille, ce qui ne le blanchit pas, il l’adoucit). En effet, les femmes et même les hommes l’utilisent souvent au hammam pour adoucir leur peau. Le produit s’avère dune extrême efficacité. On l’utilise aussi pour le bronzage, il donne une superbe teinte à la peau. Au Brésil, aujourd’hui, il entre dans les compositions des produits bronzants.



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Commentaires   

0 #1 robe indienne 17-12-2015 17:43
Comme d’habitude, le site est top. félicitation
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