Yawatani

Une plateforme d’archivage d’entrepreneurs femmes au Maroc? L’agence marocaine Another Life l’a fait. Le portail web Visage du Maroc, qui sera lancé le 7 mars, la veille de la Journée mondiale de la femme, dévoile le parcours des femmes actives les plus talentueuses du royaume.

Un projet qui nourrit l’ambition "de traduire la culture de l’effort exercée par l’ensemble de ces personnalités au niveau professionnel et social et communiquer aux générations futures (…) la possibilité d’entreprendre", lit-on dans le communiqué.

Issues d’horizons différents, ces femmes ont un dénominateur commun: la réussite professionnelle dans divers domaines et la reconnaissance de leurs actions à travers le monde.

"Visages du Maroc" veut répertorier, référencer et placer les actrices du tissu entrepreneurial et associatif marocain "au rang qui leur revient en étendant leur univers à travers un média digital précis et en capitalisant sur l’historique de chacune d’entre elles". Régulièrement actualisé, le site (www.visagedumaroc.org) sera ponctué de photos des femmes qui se prêteront également à l’exercice de l’interview.

Un portfolio qui s’ouvre sur la présidente de l’association Solidarité féminine, Aïcha Ech-Chenna, aux côtés des mères célibataires depuis 1985, et se poursuit notamment avec Sanaa Kadmiri, productrice audiovisuelle chez 2M TV, Sofia Benbrahim, fondatrice de Shoelifer.com, média marocain axé sur le luxe et l’art de vivre, ou encore Meryem Sebti, directrice de la publication du magazine culturel et artistique Diptyk.

Un "défrichement de talents d’entrepreneurs en amont dans le domaine de la création" sera aussi réalisé. Trois jeunes femmes de moins de 35 ans seront sélectionnées et révélées lors d’un forum annuel.

Un rendez-vous qui devrait permettre de "créer une connexion constructive entre les grands acteurs de l’entreprenariat et la nouvelle génération de femmes actives, créatives et digitalisées", peut-on encore lire dans le communiqué.

 

Amina Benkhadra, madame mines et pétrole
Diplômée de l’école des mines de Nancy, Amina Benkhadra est considérée comme l’un des meilleures spécialistes du secteur minier et pétrolier du Maroc. Son diplôme en poche, elle intègre dès 1982 le Bureau de recherche et de participation minière (BRPM), au sein duquel elle gravira tous les échelons avant d’être nommée en 1994 directrice des Mines au sein du ministère éponyme. Elle prend la tête du BRPM - rebaptisé ONHYM - en 1998 pour ne plus le lâcher malgré deux passages au sein du gouvernement. Tout d’abord en 1997 en tant que secrétaire d'État auprès du ministre de l'Énergie et des mines, chargée du Développement du secteur minier, puis en 2007 comme ministre de l'Énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement. Encartée au Rassemblement national des indépendants (RNI) depuis une dizaine d’années au sein duquel elle milite activement, cette technicienne chevronnée s’est constituéE au fil des ans un solide carnet d’adresses international ainsi qu’une réputation de femme d’influence portée sur l’exécution.
 
 
 
Fathia Bennis, gardienne des transactions
Pour la société civile, elle est l’infatigable présidente de l’Association Women’s Tribune, pour le milieu des affaires, elle est la patronne de Maroclear, dépositaire central des valeurs mobilières au Maroc, qui fait office de banque centrale des titres. Si Fathia Bennis s’est vu confier la présidence de cette structure hautement stratégique, c’est en raison de son parcours prolifique et de son profil pointu. Titulaire d’un doctorat en Relations économiques internationales à l’Université Mohammed V de Rabat, elle est passée par Bank Al-Maghrib, le FMI ou le Conseil National de la Monnaie et de l’Epargne, avant de prendre la tête de la Bourse des Valeurs de Casablanca de 1998 à 2000. Elle devient ensuite patronne de l'Office national marocain du tourisme (ONMT) jusqu’en 2005, avant de rejoindre Maroclear. Fathia Bennis a été décorée des insignes de Chevalier de l’ordre national du mérite de la République Française.
 
 
 
Latifa Echihabi, des nerfs industriels
Cette lauréate de l’école Mohammedia d’ingénieurs (promotion 1986) a accompli la majeure partie de sa carrière au sein de l’administration publique, notamment dans le département de l’industrie. Chef de service, chef de division, puis directeur central, elle est nommée patronne de l’Agence Nationale pour la Promotion de la PME en 2002. Aux commandes de cet établissement sous tutelle du ministère de l’industrie, elle opère une profonde transformation de l’agence avant d’être appelée par Moulay Hafid Elalamy en 2013 pour occuper le très stratégique poste de secrétaire générale du ministère. Depuis sa tour de contrôle du quartier des ministères à Rabat, elle veille sur une administration qui a la charge de faire vivre le Plan d’Accélération Industrielle, qui doit insuffler au Maroc une dynamique d’écosystèmes productifs.
 

Zakia Driouich Sebbata, comme un poisson dans l’eau
A l’instar d’un certain nombre de ses collègues hauts fonctionnaires, Zakia Driouich Sebbata est un pur produit du ministère dont elle est secrétaire générale, celui des pêches maritimes, qu’elle a rejoint à la fin des années 80. A la fois ingénieur industriel et diplômée d’un DEA en pharmacie, Zakia Driouich Sebbata gère un département ultrasensible, aux confluences d’intérêts économiques stratégiques pour le pays. Elle surveille donc comme le lait sur le feu tous les enjeux liés à la pêche au Maroc, et gère les relations souvent compliquées avec les professionnels de ce secteur. Elle dispose pour cela d’un atout de poids: le soutien de son ministre, Aziz Akhannouch, un poids lourd du gouvernement qui l’a désignée à ce poste en janvier 2013.
 
 
Zineb El Adaoui, Madame le Wali
Première femme à accéder au poste de Wali début 2014, Zineb El Adaoui est une spécialiste des sciences économiques qui a effectué l’essentiel de sa carrière au sein de la cour des comptes qu’elle intègre au début des années 80. Au sein de cette institution, elle gravira tous les échelons d’une administration réputée conservatrice jusqu’à présider la cour régionale des comptes de Rabat. Réputée "intransigeante mais juste" par le magazine Jeune Afrique qui l’incluait en 2015 dans sa liste des « 20 qui feront le Maroc de demain » , madame le Wali est aux commandes de la puissante région d’Agadir, après avoir officié pendant une petite année à Kénitra. Son passage n’y est d’ailleurs pas passé inaperçu: un colonel qui avait refusé de lui serrer la main – officiellement pour des considérations religieuses - a été limogé suite à cet épisode révélateur de la difficile évolution des mentalités pour accepter des femmes à des postes de pouvoir.
 
 
Faouzia Zaaboul veille sur le Trésor

C’est l’une des poids lourds du ministère des Finances. Passionnée de philosophie, Faouzia Zaaboul a débuté sa carrière à Tanger, sa ville natale. Après avoir décroché une licence en sciences économiques et deux certificats d’études supérieures, elle est affectée en 1990 à la Direction du Trésor comme cadre à la division des crédits, après deux années de formation et un concours de sortie. Au sein du ministère des Finances, elle gravira un à un les échelons avant d’être nommée, 20 ans après, directeur du Trésor. Passionnée, elle travaillera notamment à la gestion active de la Trésorerie publique. Bien qu’elle ne soit membre d’aucun réseau féminin, Faouzia Zaaboul contribue à sa manière à l’évolution "lente mais positive de la situation des femmes au travail", convaincue que le plus important est d’être au niveau.
 
 
Fouzia Imanssar, gouverneur au féminin
Pour les défenseurs de l’égalité homme/femme en matière d’accès aux postes stratégiques de l’Etat, la date du 15 novembre 2006 est hautement symbolique: pour la première fois dans l’histoire du Maroc, une femme avait été nommée à la tête d’une préfecture. Cette femme s’appelle Fouzia Imansar, qui s’était vu à l’époque confier l’administration de la préfecture des arrondissements de Aïn Chock à Casablanca, l’une des plus importantes de la métropole économique. Diplômée de l’ENA (Maroc) et titulaire d’un doctorat de 3e cycle obtenu à l’Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises (Iscae), cette native d’Essaouira a intégré la fonction publique en 1972 en tant qu'inspecteur des Finances. Elle restera au ministère des Finances jusqu’en 1986, avant de prendre les commandes de l’Agence urbaine du Grand Casablanca.
 
 
 
Nezha Hayat, gendarme de la bourse
Depuis le samedi 6 février, date à laquelle le roi Mohammed l’a nommée à la tête de l'Autorité marocaine du marché des capitaux, ex-CDVM, Nezha Hayat est de nouveau sous les feux de la rampe. Diplômée de l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC), cette businesswoman était auparavant membre du directoire de la Société générale Maroc, et y occupait une place centrale de par son parcours et son engagement pour accorder plus de positions de responsabilité aux femmes au sein des entreprises du royaume. Dès le début des années 2000, elle est d’ailleurs repérée par le prestigieux Forum de Davos pour faire partie de son équipe des dirigeants mondiaux les plus prometteurs. Au sein de la Société Générale, elle a été PDG de la filiale Sogelease Maroc, l'un des principaux acteurs du marché du leasing mobilier et immobilier destiné aux entreprises. Sur le plan associatif, elle dirige le club des femmes administrateurs d’entreprises. A la tête de l'Autorité marocaine du marché des capitaux, elle devra mener la transformation du gendarme de la bourse en autorité de régulation indépendante.
 
 
yawatani.com et huffpostmaghreb.com
 
 

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