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En Inde, les agressions sexuelles constituent l’une des principales problématiques sociales du pays. Pour tenter d’y remédier, les autorités ont recommandé aux écoles d’enseigner le self-defense aux jeunes filles pour qu’elles puissent se défendre face aux risques de viol. Une méthode déjà adoptée dans certains établissements et qui posent encore de nombreuses questions.

 

Selon Women's eNews, 3 000 cas de viols sont rapportés tous les ans en Inde. Un chiffre qui ne représente que la partie émergée de l’iceberg puisque les agressions sexuelles ne sont pas toutes signalées aux autorités. Un fléau qui fait souvent la Une des actualités mondiales avec des faits divers alarmants. Ainsi, pour tenter d’endiguer le phénomène, le gouvernement a lancé une directive encourageant fortement les écoles privées et publiques à offrir des cours de self-defense à leurs élèves pour lutter contre les risques de viols. « Apprendre aux filles à se défendre est un bon moyen de les valoriser. Cet entraînement n’aidera pas seulement les étudiantes à être plus sensibles à leur environnement, mais cela accroîtra leur confiance et leur sens de lasécurité dans des circonstances difficiles », affirmait un responsable de l'Administration Centrale de l'Enseignement Secondaire dans un communiqué.


Et bien que cette directive ait été faite à l’automne dernier, certaines filles n’ont toujours pas accès à cette possibilité malgré leur enthousiasme. C’est le cas de Sweshika K., 14 ans, qui affirme que ces cours pourront l’aider à combattre les agresseurs dans des endroits où le risque est de plus en plus grand : « Toutes les filles du pays doivent apprendre le self-defense ».


Un cours de self-defense
 
 

Et bien que pour certaines, cette disposition apparaît comme quelque chose de positif, elle a été très critiquée car accusée de rejeter la responsabilité sur les potentielles victimes. « Je crois que la société devrait faire une place sécurisée aux filles. Les garçons, futurs hommes de notre société, doivent être éduqués au respect des filles, futures femmes de notre société », expliquait un lecteur du journalThe Hindu lors de l’annonce de cette directive. Et c’est bien là qu’est le problème pour Goda Ram, professeure dans le sud de l’Inde. On ne demande pas l’effort aux hommes : « Bien sûr, la directive de l'Administration Centrale de l'Enseignement Secondaire ne va pas assez loin. Cela n’empêchera pas les viols, mais c’est une étape avec laquelle commencer. La sensibilisation des garçons est une problématique plus large, qui dépasse le champ de cette directive. C'est une question socio-culturelle qui prendra du temps avant de constater des résultats ».

 

Des établissements précurseurs

 

A Bengaluru, dans le sud de l’Inde, de nombreuses écoles ont commencé à donner des cours de self-defense aux filles avant même la recommandation officielle. Mais pour Esther Cecelia Butta, experte des arts martiaux et enseignante de self-defense dans des établissements locaux, ces entraînements seraient aussi bénéfiques aux filles qu’aux garçons. « Les garçons et les filles devraient apprendre le karaté, les arts martiaux ou le taekwondo parce que lorsqu’ils apprennent, ils acquièrent la confiance en soi, la maitrise de soi, ils deviennent forts, respectueux et polis. De cette manière, les garçons n’auront pas de comportements déplacés avec les filles », a-t-elle expliqué.

 

Malgré tout, la problématique de la responsabilisation fassent aux agressions sexuelles reste la même. Certaines filles pratiquant le self-defense pensent qu’il faudrait aussi apprendre au sexe opposé à traiter les femmes comme leurs égales : « Les garçons devraient être sensibilisés au respect de la femme », a expliqué Vaishnavi, 14 ans, à Teen Voicies.
Varshini Rao, 18 ans, elle, a soulevé un autre problème : celui de la sécurité dans les cours de self-defense eux-mêmes. Elle a révélé qu’à la fin d’un entraînement, son instructeur avait eu un geste déplacé à son encontre et qu’elle n’en avait parlé à aucun adulte tellement elle avait été embarrassée. Le chemin reste donc long avant que cette disposition ne fasse l'unanimité.

 

Aufeminin

 

 

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