Yawatani

 Un peu plus d'un an après la polémique "Much Loved", Nabil Ayouch signe son retour cinématographique avec le tournage de "Razzia".

Le réalisateur qui avait défrayé la chronique en s'attaquant au problème de la prostitution au Maroc a livré quelques détails sur son prochain film au magazine américain Variety dans une interview exclusive.

Tourné à Casablanca, Ouarzazate et dans les montagnes de l'Atlas, le long métrage rassemble cinq histoires distinctes, certaines se déroulant au début des années 80 et d'autres dans le Casablanca d'aujourd'hui. Tous les personnages ont pour lien un professeur ayant enseigné dans une petite école d'un village berbère de l'Atlas en 1982. 

"Il est de plus en plus difficile pour les femmes d'être libres au Maroc"

L'un des thèmes phares du film, qui lie aussi les cinq histoires, est l'intolérance, l'ignorance des autres et le refus d'accepter les différences. Des sentiments que Nabil Ayouch estiment être de plus en plus visibles au Maroc, indique Variety.

"Le film parle de gens en quête de liberté, de droit d'exprimer leurs pensées et de parler des questions qui leur importent. En particulier, le droit des femmes à atteindre cet objectif; car je pense que cela devient de plus en plus difficile pour les femmes d'être libres dans le Maroc moderne", explique le réalisateur.

"Les mentalités sont en régression pour une raison simple. La liberté d'expression. Nous avançons à reculons. Ce que nous avons vu ces deux ou trois dernières années, non seulement au Maroc mais aussi dans le monde entier, est un grand pas en arrière", estime-t-il. 

"Le cinéma marocain a enregistré des développements majeurs au cours de la dernière décennie, mais ils n'auront aucune valeur sauf si nous défendons la liberté d'expression. Le financement des films au Maroc dépend maintenant plus de la censure que des films eux-mêmes", déplore-t-il. "Nous pouvons devenir l'une des industries du film les plus fortes dans la région, mais nous pouvons aussi devenir très faibles. Je rencontre beaucoup de jeunes réalisateurs qui disent tous la même chose."

La faute à l'éducation?

"Razzia" soulève également la question de l'héritage des réformes éducatives de 1982. "Je crois qu'il y a eu un changement crucial dans les mentalités au début des années 1980 qui a changé les systèmes éducatifs dans le monde entier et a eu un impact majeur sur le monde d'aujourd'hui", explique Nabil Ayouch.

"Le système éducatif a tourné le dos aux sciences humaines. C'est ce qui est arrivé dans toute le Maghreb. Au Maroc, des disciplines telles que la sociologie et la philosophie ont été retirées des programmes. Nous en subissons les conséquences. Nous construisons un nouveau type d'être humain", ajoute-t-il.

Le film, que Nabil Ayouch espère boucler début 2017 et présenter lors de la prochaine édition du festival de Cannes, est également un hommage au mythique "Casablanca" de Michael Curtiz, interprété par Humphrey Bogart et Ingrid Bergman.

"Reprendre ce qui nous appartient"

Car si le film sorti en 1942 a bien contribué à façonner l'image emblématique de Casablanca, il n'a pourtant pas été tourné dans la ville blanche mais à Los Angeles. "'Casablanca' ne montre rien de la vraie ville. Mais certains habitants sont convaincus que leurs rues ont accueilli la production originale", explique le réalisateur qui veut "reprendre ce qui nous appartient" à travers son prochain film.

La chanson "As Time Goes By" du film de Michael Curtiz figurera dans la bande-son de "Razzia", aux côtés d'autres titres plus récents comme les célèbres "We Are The Champions", "The Show Must Go On" et "I Want to Break Free" de Queen.

Selon Variety, "Nabil Ayouch voulait montrer le vrai Casablanca aux foyers du monde entier". 

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