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Interview- Homme d’affaires au Canada, Steve Maman, juif d’origine marocaine, a décidé de racheter les esclaves de Daech en Irak.

Entretien avec celui que l’on surnomme le "Schindler juif", en référence à Oskar Schindler, un industriel allemand qui a sauvé plus de 1.200 juifs durant la Shoah.

Quel est votre travail?

Steve Maman: Je suis expert en collection de voitures anciennes. Je les achète, les restaure, les vends, et je construis des collections pour les propriétaires. Ma plus grande réalisation est une collection de 675 voitures. Je suis aussi le conservateur de la collection Demers, au Québec.

Pourquoi avez-vous décidé de venir en aide aux enfants et femmes yézidis et chrétiens en Irak?

J’ai décidé de les aider parce que j’ai eu l’opportunité d'agir et, en tant que juif, je sais ce que l’holocauste nous a fait. Je voulais faire tout mon possible pour aider ces gens afin qu’ils ne vivent pas ce que les juifs ont vécu en Europe au XXème siècle.

Comment êtes-vous entré en contact avec ces personnes?

Grâce au révérend Canon Andre White (l’ancien vicaire de l’église Saint-Georges de Bagdad, ndlr), j’ai monté une équipe d’experts sur le terrain pour travailler avec nous et nous représenter dans la négociation avec des intermédiaires à l'intérieur du "califat" de Daech, afin de garantir la libération des esclaves.

Combien payez-vous pour faire libérer ces personnes, et d’où vient l’argent?

Cela coûte 2.000 à 3.000 dollars en moyenne par personne. Nous ne payons pas Daech, nous payons notre équipe, qui paie les intermédiaires. Ces derniers négocient avec les propriétaires des filles et des femmes. L'argent provient d’une collecte de fonds que j’ai lancée via la plateforme GoFundMe, et de donateurs privés. J’ai moi-même financé une grande partie de l’opération pendant 6 mois.

Comment les négociations sont-elles menées?

Des arrangements et des accords sont conclus entre mon équipe sur le terrain et les courtiers qui travaillent pour nous de l'autre côté. Ils vont à la rencontre des propriétaires des filles et trouvent des moyens de les faire libérer. Je ne sais pas comment cela se passe concrètement, et je ne souhaite pas à le savoir.

Où vont les enfants et les femmes lorsque vous les faites libérer?

Après leur libération, nous obtenons des informations sur leur famille et leurs parents afin de les réunir.

Pensez-vous que l’on soit obligés de négocier avec les terroristes, même si l’on ne sait pas où va l’argent?

"Celui qui sauve une vie sauve un monde". C’est une citation du Talmud. Je ne veux pas savoir où et à qui va l’argent. La priorité, c’est la vie. Imaginez un instant que votre mère, ou votre petite fille est violée brutalement, 5 fois par jour. Prendrez-vous le temps de répondre à une telle question? J'en doute.

HuffPost Maroc

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