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Turbulences financières, paralysie d’une partie des administrations américaines, limogeage … Les démocrates accusent Donald Trump d’avoir plongé les Etats-Unis dans le chaos en ces périodes de fête, alors qu’aucune issue immédiate au «shutdown» ne se dessinait. Depuis vendredi à minuit, républicains et démocrates se rejettent la responsabilité de l’impasse budgétaire qui a provoqué la fermeture partielle des administrations.

Turbulences financières, paralysie d’une partie des administrations américaines, limogeage … Les démocrates accusent Donald Trump d’avoir plongé les Etats-Unis dans le chaos en ces périodes de fête, alors qu’aucune issue immédiate au «shutdown» ne se dessinait. Depuis vendredi à minuit, républicains et démocrates se rejettent la responsabilité de l’impasse budgétaire qui a provoqué la fermeture partielle des administrations.

Cause principale: le financement d’un mur à la frontière mexicaine que promet Donald Trump depuis sa campagne présidentielle en 2016 et auquel s’opposent les démocrates. Les républicains détiennent jusqu’au 3 janvier 2019 la majorité au Congrès américain, mais ils ont besoin de 60 voix, et donc de votes démocrates, au Sénat pour passer les lois budgétaires.

Or tout compromis doit au final être validé par Donald Trump. Face à l’impasse, les parlementaires sont partis fêter Noël dans leurs circonscriptions. Pour l’instant, aucun vote n’est prévu le jeudi 27 décembre, lorsque les sénateurs doivent rentrer à Washington.

Alors que l’incertitude pèse sur les perspectives de croissance de la première économie du monde et que Wall Street a encore chuté en début de semaine, Trump a notamment épinglé la Banque centrale américaine (Fed), en la rendant responsable de tous les maux économiques.

La semaine dernière, le Comité monétaire de la Banque centrale avait un peu réduit sa projection de croissance américaine pour cette année (3% contre 3,1% précédemment), et surtout pour 2019 (2,3% contre 2,5%). Son constat rejoint celui du Fonds monétaire international (FMI) qui prévient depuis des mois que les effets positifs de la réforme fiscale vont s’estomper et que la guerre commerciale va affecter l’économie américaine et mondiale.

Entre temps, les marchés boursiers plongent. Les Bourses européennes étaient dans le rouge avant le réveillon de Noël. Les raisons sont nombreuses selon certains courtiers: «ralentissement de l’économie mondiale, retombées des tensions commerciales entre Pékin et Washington, impasse budgétaire aux Etats-Unis… ». A tous ces éléments, vient s’ajouter la chute des cours du brut (le baril de Brent à 50 dollars). Les prix avaient déjà accusé une perte importante la semaine dernière, le WTI plongeant de 11,4% et le Brent de 10,7%.

Les barils ont perdu respectivement 44% et 41% depuis leur récent pic début octobre. Les investisseurs restant sceptiques face aux promesses de l’Opep et s’inquiétant des turbulences économiques. De son côté, le dollar s’est affaibli aussi. La nervosité de Wall Street a gagné mardi 25 décembre la Bourse de Tokyo, qui a lâché plus de 5% à la clôture après un week-end prolongé. Les investisseurs s’inquiétaient de l’incertitude politique et économique aux Etats-Unis.

L’indice vedette Nikkei a terminé sur un plongeon de 5,01% à 19.155,74 points, au plus bas en 20 mois. Il a perdu plus de 1.000 points, sa pire dégringolade depuis le 6 février 2018, sur fond de net renforcement du yen, valeur refuge, ce qui dessert les groupes exportateurs. Le Nikkei était pourtant monté à près de 25.000 points début octobre, et a donc perdu plus de 20% depuis cette date.

Cette contre-performance fait entrer l’indice dans la catégorie de «marché déprimé» ou «bear market», tout comme les indices Dow Jones et Nasdaq qui ont lâché respectivement 6,87% et 8,36% sur la semaine, du jamais-vu depuis la dernière crise financière. Les places boursières chinoises ont aussi évolué dans le rouge même si elles ont limité les dégâts dans l’après-midi.

L’indice composite de Shanghai et celui de Shenzhen ont cédé près de 1% à la clôture. Noël oblige, la place de Hong Kong était, elle, fermée, tout comme les Bourses d’Australie, d’Inde, d’Indonésie, de Malaisie, de Nouvelle-Zélande, des Philippines, de Singapour et de Corée du Sud.

Marchés financiers: Les tensions n’étaient pas isolées…

Les turbulences de début décembre 2018 se sont davantage apparentées à une fuite vers la sécurité. «Les cours des actions ont de nouveau chuté, aux Etats-Unis comme dans le reste du monde, mais les rendements obligataires ont cette fois-ci diminué, redescendant bien en dessous de la barre des 3%.

En arrière-plan, les écarts de rendement des obligations d’entreprise ont continué de croître», avait indiqué Claudio Borio, Chef du Département monétaire et économique de la Banque des règlements internationaux (BRI, https://www.bis.org) en présentant le rapport trimestriel.

D’après l’analyse, deux facteurs semblent avoir été à l’origine du réajustement des cours sur les marchés financiers. En dépit de publications de résultats de bonne facture, l’économie a envoyé des signaux contrastés et la perception de l’approche suivie par la Réserve fédérale a changé. Jusqu’alors, les investisseurs avaient tablé sur un resserrement lent, mais régulier, de la politique monétaire.

Début décembre cependant, ils ont commencé à revoir à la baisse leurs attentes concernant le rythme de ce resserrement. Et ce, en partie à la lumière de déclarations de responsables de la Fed, et se sont montrés plus préoccupés par les perspectives de croissance. Cette inquiétude a augmenté lorsque la courbe des rendements s’est aplatie, et inversée sur la partie courte, une évolution souvent considérée comme annonciatrice d’une récession imminente.

Autre point important, le flux et le reflux des craintes relatives aux tensions commerciales et aux incertitudes politiques ont aussi joué un rôle tout au long de la période. Or, les incertitudes entourant le processus sans précédent de normalisation des politiques monétaires accroissent incontestablement la sensibilité des marchés à ce type d’évolutions, est-il expliqué.

D’après l’économiste de la BRI, les tensions observées sur les marchés ce trimestre n’étaient pas un événement isolé. Comme déjà noté à diverses occasions, il ne s’agit que d’une étape de plus sur un parcours entamé voici plusieurs années.

Au vu du caractère sans précédent des conditions initiales (la faiblesse inédite des taux d’intérêt, le gonflement des bilans des banques centrales et l’ampleur de l’endettement mondial, public comme privé),  le retour à la normale des politiques monétaires allait nécessairement s’avérer difficile, notamment dans un contexte de tensions commerciales et d’incertitudes politiques. Le récent à-coup n’est probablement qu’un spécimen d’une longue série.

 

L'économiste

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