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Au Maroc, les banques participatives commencent à prendre forme. Après le lancement en mai dernier de Umnia Bank, fruit d'un partenariat entre la CDG, CIH Bank et la Qatar International Islamic Bank, Attijariwafa Bank a présenté mardi dernier sa nouvelle banque participative à la presse. 

Bank Assafa n'est toutefois pas encore opérationnelle. "Aujourd'hui, même si on a notre agrément publié dans le bulletin officiel, on ne peut encore rien vendre. On ne peut pas ouvrir des comptes, ni faire de la collecte. La convention des comptes bancaires est encore chez la banque centrale. Elle nous sera donnée dans les jours qui suivent. La compensation n'est pas opérationnelle non plus", explique au HuffPost Maroc Youssef Baghdadi, président du directoire de Bank Assafa.

20 agences pour commencer

"Une fois ces deux éléments réunis, nous allons pouvoir au moins ouvrir nos agences pour la banque universelle. On ne peut parler de lancement que quand nous aurons une convention de compte et un système de compensation qui permet l'échange des valeurs".

Pour ce qui est des produits de financement participatif, "il faudra attendre les contrats types qui sont rédigés et validés par le Conseil supérieur des oulémas". 

Bank Assafa compte, en effet, démarrer son activité avec une vingtaine d'agences bancaires. Ce chiffre passera à trente au moins avant la fin d'année. Elle proposera d'abord des "produits simples" à ses clients avant d'aller vers d'autres plus communs à la banque participative, comme le Takaful (ndlr, assurance basée sur la charia) ou encore la Mourabaha (contrat de vente au prix de revient majoré d'une marge bénéficiaire connue et convenue). 

S'il n'y a pas de date précise pour le lancement de la banque, Youssef Baghdadi assure que cela devrait se faire "très prochainement". "Nous avons attendu une dizaine d'années pour avoir notre banque participative, on peut bien attendre quelques mois", souligne Youssef Baghdadi.

Pas de partenaire étranger

Sur les cinq banques participatives agréées par Bank Al Maghrib en début d'année, Bank Assafaa est la seule à se lancer sans partenaire étranger à ses côtés. Si BMCE Bank of Africa s'est associé au groupe saoudi-bahreini Dalla Al Baraka, la Banque centrale populaire (BCP) au groupe saoudien Guidance, et le Crédit Agricole du Maroc à l’Islamic Corporation for the Development of the Private Sector (ICD), Attijariwafa Bank fera finalement cavalier seul. 

"Bank Assafaa ne prendra pas de partenaire si celui-ci n'a pas de valeur ajoutée à apporter", a affirmé Youssef Baghdadi. "Nous sommes en train de construire un exemple d'autonomie pour la finance participative mondiale", a-t-il ajouté. 

Le président du directoire de Bank Assafa a par ailleurs, insisté sur le volet "éthique" et "transparence" de la nouvelle entité, qui la différencie d'une banque conventionnelle. "Tous nos collaborateurs sont bien éduqués. Ils doivent être intègres et transparents. Nous les avons formés pour dire les choses aux clients telles qu'elles sont et pour bien leur vendre la réalité de la finance participative". 

Si Attijariwafa ne peut pas encore commencer à vendre l'activité de sa filiale islamique, CIH Bank a d'ores et déjà ouvert trois agences fin mai dernier, à Casablanca et Rabat. Umnia Bank, première banque participative à s'être officiellement lancée au Maroc, est déjà opérationnelle. Selon L'Economiste, les clients peuvent maintenant accéder aux différents services bancaires, dont la banque au quotidien, les produits de financement, d'investissement et d'épargne. Pour ce qui est de la convention de compte, Mourabaha, Ijara et les dépôts d’investissement, ils devraient selon le quotidien économique, voir le jour dans les prochaines semaines. $

Fitch Ratings optimiste pour les banques participatives au Maroc 

Selon Fitch Rating, le lancement des banques participatives au Maroc devrait "modestement stimuler" la croissance des dépôts du secteur bancaire. L'agence de notation financière américaine explique, dans une note publiée le 8 juin, que la possibilité d’offrir des produits de banques participatives pourrait augmenter les dépôts des banques conventionnelles de 5 à 10%. A l'heure actuelle, ces derniers représentent près de 70% des fonds du secteur bancaire. 

Fitch Ratings est aussi optimiste quant aux perspectives de développement des activités des banques participatives au Maroc. "Les clients, qui expriment une certaine réticence vis-à-vis des banques conventionnelles pour des raisons liées à la sharia, peuvent désormais accéder au marché bancaire", souligne l’agence, pour qui ce développement sera toutefois modeste. Le taux de bancarisation est, en effet, déjà élevé au Maroc (70%) comme le rappelle Fitch Ratings. 

L’agence de notation explique aussi que "la croissance des dépôts (estimée à près de 7% en 2016) a dépassé la croissance des prêts (3,9%) au cours des dernières années".

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