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- Publication : 12 septembre 2007
Que se passe-t-il si le compte de la banque 1 à la Banque centrale n’est pas suffisamment approvisionné ? Dans notre exemple, la banque 2 dispose d’un excèdent de trésorerie. Elle va pouvoir le prêter à la banque 1, pour une durée qui peut être très brève, de l’ordre de 24 heures à quelques jours, et ainsi tout s’équilibre. L’ensemble de ces échanges à très court terme entre établissements de crédit détermine le « marché monétaire ».
Dans un tel exemple, les banques semblent pouvoir créer autant de monnaie qu’il leur convient. Comment la Banque centrale peut réussir à contrôler cette création ? Introduisons alors un nouvel élément. M. B, après avoir déposé son chèque, a retiré 1000 euros en espèce, qui sont autant de ressources en moins pour la banque 2. Cette dernière ne dispose plus ainsi que de 9 000 euros à prêter sur le marché monétaire, alors que la banque 1 a toujours besoin de 10 000 euros. Ce besoin est une aubaine pour la Banque centrale, que cette « fuite » sous forme de billets rend indispensable au bon fonctionnement du marché monétaire. Et qui lui permet d’agir sur la quantité de monnaie en circulation et donc sur l’inflation. C’est l’une des fonctions essentielles de la Banque centrale, que de surveiller la croissance de la masse monétaire et, si possible de la maîtriser. Pour ce faire, la Banque centrale propose régulièrement aux banques de se refinancer, c’est-à-dire de leur prêter des fonds, le plus souvent sur des périodes courtes, couramment de l’ordre d’une semaine. Les établissements de crédit font connaître leurs souhaits d’emprunt en fonction des taux qui peuvent leur être proposés. Puis la Banque centrale arbitre en déterminant le taux et la volumétrie des fonds prêtés (pour les spécialistes : ce sont les opérations d’open market). Ce taux est en principe peu éloigné d’un taux « directeur » qu’elle a fixé, qui donne le « la » des taux monétaires, c’est-à-dire qu’il sert de « référence » aux prêts à court terme. Lorsque le taux directeur s’accroît, le coût du refinancement des banques auprès de la Banque centrale augmente et donc l’argent prêté aux ménages devient plus cher. Il y a moins de crédits accordés et donc la création monétaire se ralentit. Ajoutons que le principe des « réserves obligatoires », sorte de dépôts que les banques ont l’obligation de constituer auprès de la Banque centrale accroît la « fuite » hors du marché monétaire, donc leur besoin en refinancement donc l’efficacité de la politique monétaire.
Il peut arriver enfin qu’une banque ne puisse trouver suffisamment de liquidités sur le marché monétaire. Dans cette situation, elle se tourne vers la Banque centrale pour obtenir les ressources qui lui font défaut. La Banque centrale est ainsi le « prêteur en dernier ressort », celui vers qui on se tourne lorsqu’il n’y a plus d’argent disponible sur le marché monétaire. C’est à ce titre que la Banque centrale européenne est intervenue du 11 au 14 août, pour remettre des liquidités, dont le montant total n’a pas dépassé 95 milliards. Ajoutons qu’au demeurant ces prêts n’ont pas eu d’impact sur la masse monétaire. D’une part, ils ont été accordés pour des échéances très courtes (24 heures), d’autre part, ils ont été destinés à permettre aux banques d’équilibrer leur trésorerie, alors que la masse monétaire ne mesure que ce qui est détenu par les agents non financiers (c’est-à-dire « tout ce qui n’est pas banque »). Toujours dans le cadre des refinancements, la Banque centrale peut aussi consentir des prêts aux banques pour des périodes de plusieurs semaines.
Au final, la Banque centrale s’affirme donc comme la banque des banques, le régulateur de la masse monétaire et le prêteur en dernier ressort. En outre, elle veille à la sécurité du système bancaire qui ne peut jouer son rôle que si les agents économiques lui font confiance. Elle émet, en relation avec le ministère des Finances, et veille au respect d’une importante réglementation visant à ce qu’aucune banque ne puisse faire faillite
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