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La Fédération des Amicales des Travailleurs et Commerçants Marocains en France organise traditionnellement son colloque annuel, le 5 août 2010 à CASABLANCA. Elle a fait le choix de réfléchir cette année aux conditions difficiles rencontrées par les femmes immigrées.

Dans son discours prononcé à Marrakech concernant la situation de la femme, Sa majesté le Roi Mohamed VI a précisé expressément « C’est pour nous l’occasion de réaffirmer Notre ferme volonté de faire de la promotion des droits de la femme, la pierre angulaire de l’édification d’une société démocratique moderne. Nous entendons en faire la clé de voûte dans la construction de la citoyenneté pleine et entière et Nous souhaitons que puissent en jouir tous les Marocains, sans exclusive ni la moindre discrimination ».

La Fondation HASSAN II pour les Marocains Résidants à l’Etranger, pour sa part, a toujours eu une vision valorisante de la migration et a toujours adopté une approche positive de la question migratoire, mettant en avant l’énorme potentiel de richesses que recèle la migration ainsi que ses nombreux bienfaits et ses multiples avantages, tant pour le migrant, sa famille que pour la croissance de la société qui accueille et que la modernisation et le développement du pays d’origine.

La femme marocaine a évolué considérablement et souvent elle s’est remarquablement insérée dans les structures du pays d’accueil et toutes les études font état de cette réussite.

Cependant, ce bilan globalement positif n’est pas exempt de difficultés rencontrées par le travailleur migrant et sa famille. Dans ce contexte, la situation de la femme nous paraît tout à fait singulière car elle rencontre des difficultés spécifiques. La Fédération des Travailleurs et Commerçants Marocains en France souhaite cette année conduire une réflexion sur les difficultés qu’elle rencontre, afin de dégager des axes de réflexion et promouvoir une meilleure prise en charge par les autorités compétentes.

Depuis toujours, la femme comme l’homme a émigré, avec peut être des flux moins importants, une faible visibilité et surtout un oubli, voire une absence des préoccupations des décideurs.

Avant même le départ, la femme a été exposée à toutes sortes de discriminations dans son statut personnel et juridique…souvent illettrée elle a rencontré de nombreux obstacles en matière de formation, d’emploi. Elle a immigré, parfois seule, à la recherche d’une vie meilleure avec souvent le devoir de pourvoir aux besoins des familles restées au pays. Mariée, Elle n’a souvent que des droits dérivés de ceux des hommes (en tant qu’époux ou père). Cette situation la rend vulnérable en cas de décès de séparation ou de divorce. Ses situations traduisent les difficultés d’adaptation socioculturelles que peuvent connaître les primo-émigrants, l’évolution des rapports au sein du couple et des familles autour des conflits d’autorité, de l’éducation ou de leurs mariages, problèmes aggravés ou compliqués par les différences entre des régimes juridiques, les rendant parfois inextricables (en cas de divorce, conflits sur la garde des enfants ou dans des cas de mariages mixtes).

Même si la France peut leur donner des droits de résidence autonomes, de nombreux conjoints utilisent le spectre de l’expulsion comme moyen de pression, d’autant plus que certaines autorisations de séjour ne donnent pas droit au travail.

Certaines femmes n’ont eu que peu de possibilités pour apprendre la langue française ce qui les rend vulnérables et réduit de fait leurs potentialités d’accès aux services publics, à la vie sociale et culturelle. En conséquence, elles deviennent dépendantes du conjoint ou des enfants pour accéder au monde extérieur. Quand elles travaillent, leurs salaires sont souvent très inférieurs à celui des hommes, eux-mêmes souvent situés au bas de l’échelle des salaires. 

Les femmes migrantes témoignent de la force et de la volonté de vivre, en dépit des vulnérabilités. Elles ont parfois la hargne de vouloir réussir coûte que coûte.

Dans ce combat, elles peuvent trouver l’appui de la communauté. En effet, les Amicales sont souvent sollicitées pour leur venir en aide. Tout particulièrement certains problèmes sont récurrents :

  • des femmes âgées, veuves ou devenues seules, parlant peu la langue française, sont démunies pour faire valoir leurs droits, y compris devant les autorités marocaines. Elles sont parfois sommées de fournir des papiers anciens qu’elles n’ont plus, voire qu’elles n’ont jamais eus, par exemple leur acte de mariage, leurs actes de naissance, etc… le renouvellement des papiers devient pour elles une épreuve insurmontable;
  • des femmes devenues veuves se retrouvent très démunies pour faire valoir leurs différents droits, notamment les problèmes de succession, à leur bénéfice ou à celui de leurs enfants;
  • la Fédération est trop souvent interpellée pour venir en aide à des épouses laissées au Pays et auxquelles le mari ou la famille ont pris les papiers et qui se retrouvent bloquées au Maroc, privée des droits qu’elles ont acquis en France;
  • les ruptures de couple ont parfois la conséquence que l’époux séparé ne donne plus d’informations sur son lieu de vie. Ceci est tout à fait dommageable car le père est dépositaire de l’Autorité Paternelle, laquelle est requise pour les actes de la vie courante des enfants. Les femmes seules rencontrent des difficultés avec les autorités marocaines quand il s’agit des déplacements des enfants et il arrive que les autorités françaises demandent, voire exigent, que la mère soit seule dépositaire de l’Autorité Parentale pour certaines démarches, telles que demande de naturalisation, de regroupement familial, … Ceci est d’autant plus gênant pour les femmes qu’une telle disposition n’est même pas prévue dans le nouveau Code de Statut Personnel dont la promulgation a toutefois apporté un mieux-être considérable pour la femme marocaine.

Ces situations ont interpellé les responsables des Amicales. Au cours de cette journée d’étude, nous aborderons ces thèmes à partir des différents témoignages. La parole sera donnée aux participants pour exposer leurs points de vue et apporter également d’autres exemples.

  • Quelles dispositions pourraient-elles être prises par les Consulats ou avec l’aide de bénévoles pour mieux accompagner les personnes ?
  • Serait-il possible aux Autorités Marocaines de prévoir des permanences juridiques pour apporter aide et conseils au moment des modifications d’état civil ?
  • Serait-il possible de prévoir au sein des Consulats un service habilité à s’occuper des démarches en direction des communes au Maroc, dont certaines très petites ont parfois disparu, afin d’obtenir certaines papiers que les particuliers ont du mal à obtenir à leur niveau ?
  • Comment pallier aux exigences de Certaines Autorités Françaises en matière d’exercice unilatéral d’autorité parentale ?
  • Serait-il possible de créer une Unité Judiciaire ou Administrative chargée de faire pression sur le conjoint qui fait délibérément obstruction et/ou pour faire délivrer en urgence les papiers soi-disant perdus ou volés ?

 

Communiqué

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