Yawatani

La saison du pèlerinage vers la Mecque vient de débuter.  Plusieurs millions de musulman-e-s de par le monde prennent tous la même direction, celle la Mecque, et ce, afin d’accomplir le cinquième pilier de l’Islam.

En se rendant à l’un des principaux berceaux du monothéïsme, ils espèrent faire corps avec le message éternel divin. En marchant sur les pas des différents messagers de Dieu durant ce voyage initiatique hautement symbolique, ils espèrent aller à la rencontre d’eux-mêmes.

C’est l’occasion pour nous de marquer un arrêt autour d’Hajar (dite Agar dans les textes bibliques) qui nous a légué le rituel d’ As Sa’î entre les monts As-Safa et Al-Marwa de même que la source d’eau bénie et intarissable de Zamzam.

Là bas, dans le désert de la péninsule arabique (du moins dans ce qu’il en reste), le passé, le présent et le futur se confondent dans le cœur des cheminant-e-s en quête de vérité. C’est de cet espace hors temps qu’Hajar continue de se manifester à nous, avec force et détermination.

Hajar est la deuxième femme à épouser le destin d’Abraham et à jouer un rôle fondamental dans la percée du monothéisme. Son prénom, extrait de la racine arabe hajra, la prédestine à l’exil dès sa naissance.

Elle sert Sarah, la première épouse d’Abraham, en toute humilité. Triste de ne pas pouvoir enfanter, Sarah s’appuie sur elle pour offrir la plus belle preuve d’amour à ses yeux à son conjoint : un enfant. Hajar, consciente du poids de cette union responsabilisante, consent au mariage et donne naissance à Ismaël, pour son plus grand bonheur.

Sa joie fut de courte durée puisqu’elle connaît aussitôt la jalousie de Sarah, l’exil, l’abandon par Abraham et surtout, la crainte de voir son nouveau-né périr de soif et de faim dans l’immense désert de l’Arabie.

Son épreuve est à la hauteur de sa mission. Ferme dans sa foi, Dieu lui donne la force d’accepter son abandon au milieu de nulle part, lui confie la noble tâche d’élever Ismaël, l’ancêtre de Muhammad, le sceau des prophètes, et de préparer le terrain pour la reconstruction de Son Temple, la Kaaba, afin que Son nom y soit glorifié jusqu’à la fin des temps.

En accomplissant le rituel d’As Sa’î entre les monts As-Safa et Al-Marwa, nos pèlerins commémorent l’agitation intérieure d’une mère protectrice, en quête du secours divin pour sauver son enfant. Le secours divin ne tarda pas. Il fit jaillir la source d’eau Zamzam sur Ismaël, dont Il entendit les pleurs. En accomplissant ce rituel légué par Hajar, nos pèlerins célèbrent l’agitation de l’âme humaine en quête de l’orientation juste, jusqu’à la (re)découverte de sa source de vie éternelle : Dieu.

En ces jours bénis du hajj, mes pensées vont particulièrement à toutes les Hajar de notre époque, à toutes ces femmes arrachées de force à leur terre natale par la misère et la guerre, à toutes ces exilées qui mettent quotidiennement leur vie en danger pour sauver celle de leurs enfants. Puisse Dieu les accompagner dans leur terrible épreuve et leur donner la force et le secours qu’Il a accordées à notre mère Hajar, paix et bénédiction sur elle.

Par Naila El jaouhari, pour yawatani.com

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