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Salons feutrés, restaurants, cafés, hôtels de luxe, la capitale administrative et politique du Maroc dispose d’une myriade de lieux où se rencontrent les puissants du Royaume, qu’ils soient politiciens, hauts fonctionnaires, ou représentants de groupes de pression , selon leurs clans et appartenance. 

A l’heure où les tractations pour la composition d’une majorité de gouvernement semblent s’enliser, ces lieux de pouvoirs de la capitale marocaine prennent une importance considérable, comme nouveaux centres de gravité où se déroulent négociations et discussions feutrées.

Pour partager un repas, un café sur le pouce, mettre en place une stratégie ou arbitrer discrètement un sujet sensible, le Huffpost Maroc passe en revue les 8 lieux incontournables où se retrouvent les personnalités les plus influentes du Royaume. 

  • Villa Mandarine : Diplomates, Business et Etablissements publics
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    Nichée dans une parallèle de l’avenue Ben Barka, cette propriété de la famille française fondatrice du groupe immobilier « Balima » a été reconvertie en hôtel de luxe à la fin des années 90 et est le lieu privilégié de rencontre des diplomates et des acteurs du business public ou privé. Située idéalement dans la continuation de l’autoroute de Casablanca, elle permet des rencontres discrètes à l’ombre de ses salons situés près d’un majestueux billard. Sa table est notamment très prisée par les institutions multilatérales (Banque Mondiale, BAD, ISESCO), ainsi que par les diplomates qui affectionnent tout particulièrement son menu qui combine mets marocains et français. Il n’est pas rare de croiser dans ses jardins-où circulent librement des paons- des membres du gouvernement ou hauts fonctionnaires qui prolongent parfois leurs déjeuners à l’ombre des mandariniers, profitant du climat ombragé pour résoudre des arbitrages que l’on devine compliqués. La liste de ceux qui fréquentent la villa mandarine constitue une sorte de Who’s Who du Maroc où il fait bon voir et être vu. On y croise : Les ambassadeurs en poste au Maroc, les patrons des établissements publics dont le siège est à Rabat, les grands banquiers casablancais et quelques membres du gouvernement. 
  • Sofitel : Où diplomatie parallèle et officielle convergent 
    En attendant l’ouverture prévue du Ritz-Carlton de Rabat, c’est le vaisseau-amiral du groupe Accor, le Sofitel de Rabat, qui fait office de « temple » de la diplomatie R’batie. Prisé par les diplomates internationaux de passage par le Royaume, ce grand Hôtel que les habitants de Rabat appellent encore parfois le « Hilton » (il a porté cette enseigne durant de nombreuses années) est situé à quelques encablures d’une forêt où de nombreux dignitaires du Pays effectuent leur jogging matinal. Les allées du Sofitel ainsi que ses discrètes salles de réunion sont également utilisées par les lobbyistes de tous bords pour faire avancer leurs dossiers auprès des protagonistes internationaux. Une tout autre population s’y retrouve, qu’il est rare de croiser ailleurs : les militaires, actuels ou retraités, qui affectionnent tout particulièrement les jardins pour se lancer dans d’interminables discussions sur les avancements de grade (En Juin-Juillet) où les grâces et disgrâces au sein de l’Etat-Major. On y croise : le Tout-Rabat et Casablanca de la politique et des affaires, les patrons des associations professionnelles, les hauts gradés de l’armée marocaine avec leurs homologues internationaux.
  • La Mamma : le cœur battant du parlement 
    Ce restaurant italien fondé dans les années 70 décor désuet et au personnel inamovible accueille est le point de ralliement depuis quarante ans des élus des deux chambres du parlement marocain. Idéal pour un repas sur le pouce avant les séances orales du mardi et du mercredi, il est également prisé par les Présidents de commission pour des dîners prolongés avec certains membres du gouvernement. Son incontournable salade du chef et son steak champignon à la crème constituent souvent le menu typique des politiques qui s’y attablent. Il n’est pas rare d’y trouver capitaines d’industries de Casablanca dont le vote d’une loi risque d’impacter leurs business, et qui tentent de faire valoir leurs arguments. On y croise : Les présidents de groupes parlementaires, les patrons de grands groupes pharmaceutiques, les promoteurs immobiliers
  • La Tour Hassan : Populaire auprès du … Mouvement Populaire
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    Cet hôtel historique de Rabat – le premier cinq étoile de la capitale, inauguré au début des années 60-, désormais propriété du groupe KTI de l’Homme d’affaires Mohammed Benamour, est devenu le point de convergence du Parti Politique Mouvement Populaire (MP), dont les cadres aiment à se retrouver dans la terrasse située au premier étage, aux abords d’un jardin andalou. Il n’est pas rare que certaines de leurs réunions se prolongent au sein du restaurant marocain ou dans le très discret « Lounge » du dernier étage, qui fait également office de fumoir. Pourquoi les Harakis affectionnent tant cet hôtel ? Personne ne semble avoir de réponse précise, hormis le fait qu’un noyau dur du bureau politique du MP a instauré cette tradition au milieu des années 2000. On y croise : Lahcen Haddad (avant sa défection pour l’Istiqlal) Essaïd Ameskane, Mohamed Ouzzine ….
  • Villa Dyafa : Middle East Business
    Le dernier venu – inauguré en 2012- des les lieux de pouvoirs de Rabat est un discret « Boutique » Hôtel niché sur les hauteurs de l’Avenue Mohammed VI (Ex Route des Zaërs) . Propriété de riches émiratis, cet hôtel de luxe accueille majoritairement des hommes d’affaires du Moyen-Orient, qui apprécient les vastes suites et les salles de réunion luxueuses situées au premier étage de la propriété. L’hôtel est également devenu un lieu de palabres l’après midi pour la Nomenklatura de Rabat, et il n’est pas rare d’y croiser les grands responsables publics engagés dans des projets avec le Moyen-Orient. Sa terrasse est particulièrement prisée et son restaurant permet de grandes tablées où se discutent notamment les projets d’investissement dans le tourisme.  On y croise : les patrons des sociétés d’investissements mixtes Maroc-Pays du Golfe, les représentants des grandes Holdings des Emirats et du Qatar, les responsables publics engagés auprès du Moyen-Orient, les représentants des cheikhs du Golfe au Maroc. 
  • Versatis : Chef lieu du RNI, du PAM, et de l’USFP
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    Ce café lancé à la fin des années 90 sur une grande artère aux confins du quartier de Hay Riad est devenu à son corps défendant un haut lieu de la politique puisqu’il n’est pas rare d’y croiser Ilyass El Omari, patron du Parti Authenticité et Modernité (PAM), souvent attablé dans une table de coin avec les militants de son parti autour d’un thé vert. Se situant pas très loin des sièges de l’USFP et du RNI, s’y retrouvent également les membres des bureaux politiques de ces deux partis, ce qui crée souvent un joyeux capharnaüm militant et donne lieu à quelques passes d’armes dont seule la politique marocaine a le secret. Adversaires comme alliés de circonstances s’y retrouvent, parfois pour dénouer des crises passagères autour des investitures, ou tout simplement pour évoquer les tractations en cours autour des maroquins ministériels. On y croise : les Etats-Majors du RNI, du PAM et de l’USFP. 
  • Royal Nautique Club : Dakhilya first 
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    Situé sur l’« autre » rive de la capitale (Salé), Le Royal Nautique Club est d’abord et avant tout un édifice impressionnant occupant plusieurs hectares de terrain sur un emplacement exceptionnel avec vue sur le Bouregreg. Souvent confondu avec un club privé, ce qui pousse certains visiteurs à rebrousser chemin une fois entré dans son parking imposant, le club nautique offre un restaurant gourmet (géré par le traiteur LP) et une piscine semi-olympique, ainsi que les services classiques de nautisme. Surtout, c’est le lieu privilégié pour les réunions des Etats-Majors du ministère de l’intérieur, qui affectionnent son caractère privatif et la possibilité de sanctuariser des espaces réservés pour leurs dîners ou déjeuner avec les acteurs du territoires (Walis et gouverneurs) de passage par Rabat.  On y croise : le ministre de l’intérieur, les hauts cadres de « Dakhilya », les acteurs du territoire, des hauts responsables sécuritaires. 
  • Le café Narjiss : point de rencontre des « services » 
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    Ce café sans âme situé au début de l’avenue Fal Ould Oumeir dans le quartier de l’Agdal est historiquement un point de rencontre des cadres des services qui affectionnent particulièrement son légendaire café-crème (servi dans un verre à thé). Quelques figures emblématiques du renseignement marocain des années 70 et 80 y ont eu pendant longtemps leur table réservée, et bien que cette communauté aie depuis longtemps diversifié ses lieux de rencontres dans la capitale, cette réputation de café des « services » est restée collée au café Narjiss, comme le sparadrap du Capitaine Haddock. Y viennent encore toutefois quelques caciques de l’armée de l’ère Hassan II et des nostalgiques d’un Maroc sécuritaire qui aiment s’attabler dans ce café d’angle qui offre une vue imprenable sur l’ensemble de cette grande artère qui fut autrefois le nouveau poumon commercial de Rabat, où les propriétaires de véhicules de luxe aiment à parader.

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