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Elaborer une stratégie nationale relative à la culture, soutenir les manifestations culturelles, encourager l'investissement ou développer de nouvelles filières universitaires... telles sont les recommandations du CESE pour faire de la culture un levier de développement global au Maroc.
 

Jeudi 30 juin 2016 à Rabat, le Conseil économique social et environnemental (CESE) a adopté à l'unanimité le projet d'avis et de rapport sur l'économie de la culture, au titre de sa soixante troisième session ordinaire.

"Cette auto-saisine prend le parti de considérer la culture comme un levier de développement, de mettre en évidence son importance fonctionnelle dans l'économie nationale et d’analyser les différents moyens pour la mettre au cœur de toute nouvelle politique publique et assurer l’accès du plus grand nombre à la culture en tant que droit." apprend-on dans un communiqué du CESE

Avant d'établir ses recommandations, le CESE est revenu, dans son rapport, sur l’état des lieux de l'économie de la culture, ses limites et ses problématiques et ce dans plusieurs domaines.

Sur le plan du financement de la culture, le rapport pointe du doigt l'insuffisance des allocations de fonds publics ou privés, ainsi que l'absence de prise de risque dans le cadre du soutien présenté aux entreprises culturelles. Un autre point faible: le soutien est alloué à des activités éphémères, au lieu d’être destiné à des institutions pouvant garantir la continuité des manifestations à travers la préparation d’un public qui s’approprie les créations.

Du cȏté de la gouvernance des affaires culturelles ou de l'entreprise culturelle, les limites sont nombreuses. Il s'agit essentiellement :

> de l'absence de coordination entre les acteurs officiels chargés des activités et domaines culturels,
>du manque d’appropriation des lieux de vie par le public et de la durabilité aléatoire des activités,
> de la concentration des activités des entreprises dans deux domaines seulement, à savoir le cinéma et l’audiovisuel.,

La situation sociale des professionnels du secteur demeure précaire, d'après le CESE. Et pour preuve, les travailleurs souffrent de l’instabilité de l’emploi dans les métiers artistiques et culturels et de l’absence de structures de formation continue, de qualification professionnelle et de réadaptation.

Une approche intégrée  

Pour remédier à ces nombreuses problématiques, le Conseil propose d’adopter une nouvelle approche intégrée, consistant en la mise en place d’un nouveau cadre institutionnel, la mise en œuvre de leviers de développement, l'éducation aux arts et à la culture et la prise en considération de l'aspect social.

Sur le plan institutionnel, le Conseil recommande d’élaborer une stratégie nationalerelative à la culture et à la création, mettant la culture au cœur du projet marocain de société et de développement et de les intégrer dans les différentes politiques publiques. D'après le Conseil, présidé par Nizar Baraka, il faut également développer un service public en matière de culture en tant que droit, qui impose à l’Etat de soutenir la création.

Promouvoir l'entreprise culturelle

Pour encourager l’investissement et l'initiative entrepreneuriale dans les domaines de la culture et de la création, le Conseil propose l'adoption d'un cadre réglementaire et fiscalincitatif et de mécanismes de soutien efficients, tout en assurant le respect des droits d'auteur et de la propriété intellectuelle.

Cela va sans dire, il faut parallèlement lutter contre le piratage, à travers le renforcement de la législation et la révision des missions du Bureau marocain des droits d'auteurs.

Mis à part le soutien des manifestations culturelles à l’instar des festivals, le CESE appelle à la diversification des sources de financement de culture et de la création, en recourant aucapital-risque, mécénat, parrainage, sponsoring ou au crowdfunding.

Davantage de culture à l'école et à l'université

Quid de l'éclosion de talents aux niveaux national et régional? Le CESE met l’accent sur la nécessaire mise à niveau des instituts de formation existants et de la création de nouveaux établissements dédiés, ainsi qu' au développement de nouvelles filières universitaires. Ces dernières doivent selon le Conseil offrir une formation de qualité dans les métiers de l’éducation culturelle et la création, y compris au niveau de l’animation, de la médiation ou de la gestion des activités culturelles.

Il s'agit également d'insister sur l’éducation dès le plus jeune âge à la culture et à l’art, en renforçant l'intégration de la culture dans les programmes scolaires, en faisant de l’école un cadre pour la promotion de l'unité culturelle dans sa diversité et en développant la créativité individuelle et collective des élèves et en leur facilitant l’accès et la compréhension du patrimoine culturel.

Enfin, le Conseil appelle à prendre en considération les conditions sociales des travailleursœuvrant dans les domaines de la culture, de l'art et de l'audiovisuel et à leur assurer un accès à la couverture médicale, à la protection sociale et notamment à la retraite et à la protection contre la perte d'emploi. Le Conseil propose également de mettre en place des mécanismes spécifiques pour assurer la durabilité des revenus au vu de la saisonnalité du travail culturel.

Medias24
 

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