Yawatani
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Les images valent mille mots. Des dizaines de cadavres entassés les uns sur les autres dans des camions à ordures, des individus cernés par les eaux, des centaines de personnes sans toit livrées à la furie des éléments … les images relayées par les réseaux sociaux mettent à nu l’insuffisance voire la déficience du dispositif ORSEC censé gérer les catastrophes.
Emanant de la circulaire n° 34/IPC/I du 25 janvier 1983 du ministère de l’Intérieur et complétant la circulaire n° 172/CL5 du 7 septembre 1966, le plan ORSEC semble avoir atteint ses limites. En fait, il souffre manifestement d’un manque cruel de matériel, de logistique et de personnels. Selon certains experts, ce plan reste peu approprié, notamment en ce qui concerne son volet secours et la réponse à apporter aux catastrophes. La gestion des dernières catastrophes qui ont touché dernièrement le pays et en particulier le séisme d’Al Hoceima en attestent. Pour ces experts, cette situation est due à plusieurs causes. Ils pointent du doigt la faiblesse du cadre juridique puisque le plan ne repose que sur une simple circulaire du ministre de l’Intérieur. Il y a également le manque de coordination car il n’implique pas de manière dynamique les différents acteurs dans l’élaboration de ses actions et ne permet pas une bonne synchronisation intersectorielle dans la mobilisation des moyens et des interventions de secours.
A cela, s’ajoute le fait qu’en matière de planification, il ne définit pas de plans d’urgence et se limite à la seule phase de réponse aux catastrophes.
La question des moyens d’intervention se pose également avec acuité. Devant être déclenché par le ministère de l’Intérieur, via les walis et gouverneurs chargés de la coordination de la préparation et de la réponse aux catastrophes naturelles au niveau préfectoral ou provincial pour apporter les secours aux victimes, le plan ORSEC peine à se concrétiser puisque ces walis et gouverneurs ne disposent pas de moyens matériels nécessaires. Ce fut le cas lors des dernières inondations qui ont touché le Sud du Maroc. En fait, ce département n’a mobilisé que 130 véhicules de sauvetage tout terrain et 335 zodiacs et embarcations, dans l’objectif de rechercher les personnes disparues et secourir les victimes potentielles. Et qu’en est-il des équipements aériens qui demeurent le seul moyen permettant d’effectuer le travail de reconnaissance des lieux, de localisation des sinistrés et de la population en détresse et de sauvetage de ceux qui peuvent l’être? C’est silence radio. Et il a fallu l’intervention des hélicoptères des FAR et de la Gendarmerie Royale pour sauver les centaines de personnes à qui le pire a été évité.
Mais, la catastrophe qui a secoué le pays le week-end ne force pas seulement l’incontournable question de la de gestion de la situation et des moyens mis en place. Elle interpelle également le rôle des acteurs censés mettre le plan en place, à savoir les walis et gouverneurs. En fait, pourquoi les autorités ont-elles observé le silence à propos de ces bulletins météo qui ont pourtant été officiellement diffusés par la Direction nationale de la météorologie (DNM)? Pourquoi aucun avis d’alerte n’a-t-il été adressé à la population? Et pourquoi aucun plan d’urgence n’a-t-il été déclenché préalablement à la furie des éléments ?
Des questions qui vont sûrement rester sans réponse puisque ce n’est pas la première et ne sera pas la dernière que nos officiels resteront de marbre chaque fois qu’ils sont mis à l’index.

Liberation.ma

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