Yawatani

Par Tarik Abou Nour

L'être humain est sociable par nature mais est en général également l'ennemi de ce qu'il ignore. Il est ainsi important de faire l'effort pour mieux connaître son prochain. Le Coran nous appelle à l'échange et l'entre-connaissance : « Ô, les gens! Nous vous avons créés d'un homme et d'une femme et vous avons désignés en nations et tribus, pour que vous vous entre connaissiez. Oui, le plus noble des vôtres, auprès de Dieu, c'est le plus pieux des vôtres... » Sourate 49, verset:13. L'islam depuis son avènement appelle au dialogue aimable et respectueux, il exige à ses fidéles : « Ne discutez avec les gens du Livre que de la manière la plus douce » Sourate 29, verset 46.

 Le dernier Messager (paix et salut sur lui) s'est lui-même conformé à cet ordre et a donné l'exemple par lui-même à plusieurs reprises. Par exemple quand une délégation de chrétiens vint à Médine en provenance de Najran, une ville du sud-ouest d'Arabie, le Prophète (paix et salut sur lui) les reçut dans sa mosquée. Au cours ce cette visite, le Prophète (paix et salut sur lui) discuta aimablement avec eux sur de nombreux sujets. [ Référence : La Sira d'Ibn Ishâq et voir Nûr Al yaqîn fî sîrati sayyidi almursalîn du Sheikh Muhammad Al khadrî, Ed.Dar al-jîl Beyrût et Dar ammâr, Oman, 1995, p. 309] 

Nous pouvons citer aussi l'échange aimable de Ja'far ibn Abû Tâlib (RA) avec le roi Négus issu du christianisme autour de la nature de Jésus (paix sur lui)..

Les comportements nobles du Prophète (paix et salut sur lui) et ses compagnons avec leurs voisins juifs et polythéistes (que cela soit pendant la période mécquoise ou médinoise) constituent également une belle illustration du bien vivre ensemble dans une société plurielle.

Ainsi, l'islam a une tradition historique de dialogue inter-religieux marquée par le respect du prochain, la sagesse et l'amabilité.

En France, le dialogue inter-religieux est un levier important pour dissiper les préjugés sur l’autre, mieux le connaître et aider ainsi à  une meilleure entente dans notre  société plurielle.

Plusieurs organismes, groupes et associations réalisent un travail remarquable dans l’inter-religieux et nous ont vraiment démontré l’importance et même la nécessité de s’ouvrir sur l’autre et s’enrichir par sa rencontre, son histoire, ses convictions…Nous citons à titre d’exemples : la fraternité d’Abraham, l’amitié islamo-chrétienne, Artisans de paix, Coexister… Avec des intervenants engagés et motivés ces acteurs répondent à un besoin réel sur le terrain de connaître la religion de l’autre, voire de redécouvrir sa propre religion !

C’est une illustration concrète que les religions ne sont pas un facteur de guerre ni de discorde. Que nous partageons des valeurs communes qui peuvent nous aider à construire ensemble un avenir meilleur et à mieux nous comprendre.

Néanmoins, le dialogue interreligieux en France souffre de trois problèmes majeurs :

  1. Le désintérêt d’une partie de la communauté. Beaucoup de nos mosquées sont réticentes par rapport à ce créneau, n’y voient pas d’intérêt ou pire craignent la réaction « de rejet » des fidèles. Les imams et encadrants doivent guérir l’ignorance responsable de cet état et inviter de façon régulière les acteurs du dialogue interreligieux pour des journées d’échange et des initiatives portes ouvertes. Nos mosquées doivent s’ouvrir à l’autre pour une meilleure compréhension de leur rôle et plus généralement de l’islam.
  1. Le désintérêt médiatique. Le grand absent de tous les événements de dialogue oh que important pour la paix sont les médias. Ceci contribue à rendre presque invisible les efforts louables des acteurs de l’interreligieux et de mettre en avant plutôt la minorité des criminels, déséquilibrés qui mettent en péril notre bien vivre ensemble et la stabilité de notre société.

A chaque événement malheureux, la couverture médiatique est extraordinairement dense et continue et fait involontairement la propagande et presque l’apologie de la terreur !

Toutes les belles initiatives portées par les acteurs bienveillants de la paix se trouvent ainsi marginalisées au lieu d’être mis en avant pour servir d’exemple et donner ESPOIR à nos jeunes et moins jeunes.

  1. Le désintérêt politique. Les problèmes dans nos cités n’ont pas qu’une issue « sécuritaire » mais leur solution passe d’abord par un meilleur échange avec les jeunes et des réponses correctes à leurs questionnements légitimes autour de leurs religions.

Ainsi des moyens supplémentaires et une meilleure couverture de ce créneau permettront sans doute d’insuffler de la sérénité dans nos relations et une meilleure compréhension de l’autre pour mieux l’apprécier et le considérer. Nous arriverons ainsi à une paix durable et une société en cohésion et en harmonie avec les valeurs universelles communes à nos grandes religions.

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