Yawatani

La rencontre entre le chef du Polisario, Brahim Ghali, et l’ambassadeur de Grande-Bretagne, Matthew Rycroft, n’a finalement pas eu lieu, contrairement à ce qu’a annoncé à coups de klaxons l’agence officielle algérienne APS qui a encore tarabiscoté pour camoufler ce loupé. 

Encore une fois, l’agence de presse algérienne fait dans la précipitation. Le «président sahraoui, Brahim Ghali, va rencontrer lundi à New York le président du Conseil de sécurité, le britannique Matthew Rycroft, pour discuter des derniers développements de la question du Sahara occidental», a-t-elle klaxonné, pas plus tard que lundi 20 mars, citant «des sources proches du dossier».

Nous avons attendu la deuxième dépêche de l’APS qui rend compte de cette rencontre, supposée donner au patron du Polisario la stature d’un responsable respecté. Mardi 21 mars, l’APS (dont le sujet numéro un est le Sahara) lâche la dépêche attendue. Et ce qu’on y lit ne correspond pas à ce qui était attendu. La dépêche est intitulée : «Ghali évoque le blocage du processus de paix avec la présidence britannique du Conseil de sécurité». Il n’est plus question de rencontre, et encore moins de nommer le président du Conseil de sécurité, le britannique Matthew Rycroft, mais d’une «évocation» avec la présidence britannique du Conseil de sécurité.

On se dit que l’on apprendra davantage dans les premières phrases de la dépêche. Que nenni. «Le président sahraoui, M. Brahim Ghali, a évoqué lundi à New York, le blocage du processus de paix au Sahara Occidental avec la présidence britannique du Conseil de sécurité». Et ensuite des rappels sur le blocage, le conflit, l’entretien du patron du Polisario avec le SG de l’ONU… Rien que des rappels. Où est passé Matthew Rycroft ? Nul ne le sait. Comment se fait-il qu’un président que tout le monde peut identifier et nommer, se transforme sous la plume des agenciers de l’APS en une entité abstraite «présidence», sans que l’on mentionne un seul nom dans cette présidence constituée d’un groupe de personnes, toutes assumant des fonctions bien distinctes.

Passons sur les imprécisions. Qu’en est-il alors de la rencontre ou de la réunion ? L’APS ne parle plus de rencontre, mais choisit un verbe vague qu’on utilise pour faire apparaître les ombres et les esprits : «évoquer». Oui, on l’aura compris, il n’y a pas eu de rencontre et pour sauver la face, l'APS a encore une fois fait du tarabiscotage pour donner de la vraisemblance à de l’intox. Avec qui Brahim Ghali a évoqué le conflit du Sahara ? Un stagiaire dans la présidence du Conseil de l’ONU abordé dans les couloirs de l’ONU? Ou bien a-t-il simplement glissé une «lettre» sous la porte du bureau du président britannique du Conseil de sécurité?

On aura compris: Alger essaie à tout prix de donner une stature internationale à Brahim Ghali, convoqué pour torture, séquestration et crime par José de la Mata, juge d’instruction de l’Audience nationale, la plus haute instance pénale d’Espagne. Si le protégé d’Alger se déplace dans un pays européen, le juge espagnol pourrait lancer un mandat d’arrêt international contre lui. Une épée de Damoclès qui ternit considérablement l’image d’Epinal que l’Algérie et son agence de presse officielle essaient de façonner au  patron du Polisario.


Brahim Ghali sent le soufre. L’APS a dû avaler des couleuvres, même en rendant compte de son entretien avec le SG de l’ONU, Antonio Guterres. Contrairement à l’usage, cette rencontre n’a pas fait l’objet d’un communiqué de l’ONU. «C’est par souci de préserver la confidentialité de l’entretien entre le SG de l’ONU et le président sahraoui»!, ont gloussé les communicants algériens.

Ah ! Il y a eu une vraie rencontre avec les honneurs, réservée à l’ONU au patron du Polisario. Et là, il n’y a pas eu besoin de souffrir par les salariés de l’APS. Tout est vrai, car le seul véritable ambassadeur à l’ONU qui a rencontré Brahim Ghali est celui du Venezuela.

Vous avez bien lu: le Venezuela, qui est en proie à une pénurie de pain au point que le dictateur Maduro a ordonné des rafles policières dans les boulangeries pour vérifier que la farine subventionnée sert bien à la confection du pain et non pas à des viennoiseries et des gâteaux! Il y a beaucoup de similitudes entre l’Algérie et le Vénezuela, tous deux entièrement dépendants des hydrocarbures. Et le scénario vénézuélien n’est plus bien loin d’Alger.

 

le360

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