Journal kényan: Nairobi risque un "incident diplomatique" avec le Maroc

La position de Naïrobi sur le conflit saharien ne fait pas l'unanimité au Kenya. C'est en tout cas ce qui ressort d'un article du journal kényan à grand tirage "Business Daily", paru ce mardi 6 décembre, sous ce titre significatif: "le Kenya risque un incident diplomatique avec le Maroc". 

Dans cet article, Business Daily réagissait à la visite provocatrice effectuée par la ministre kényane des Affaires étrangères, Amina Mohamed, dimanche 4 décembre, dans les camps de Tindouf.

Relayant les propos tenus par la chef de la diplomatie kényane à Tindouf, Business Daily a critiqué le soutien apporté par les autorités de Naïrobi, par la voix d'Amina Mohamed, à la "RASD" et à "l'autodétermination" ainsi qu'à l'appartenance de l'entité séparatiste à l'Union africaine.

En réitérant ce soutien à la "RASD", Naïrobi risque de s'aliéner le Maroc, dont le retour à l'Union africaine doit être acté lors du prochain Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, prévu en janvier 2017 à Addis Abeba. Mais "bien d'autres pays arabes appuient le Maroc", fait constater la prestigieuse publication kényane, rappelant le retrait des monarchies du Golfe, de la Jordanie, de la Somalie et du Yémen, lors du 4e Sommet Afrique-monde arabe, en novembre à Malabo, en Guinée Equatoriale, en soutien au Maroc et en protestaion contre l'affichage d'un fanion de la "RASD" dans la salle où devait se tenir ledit sommet.

Business Daily fustige par ailleurs le caractère politicien de la visite de la ministre kényane des Affaires étrangères, Amina Mohamed, critiquant le fait que cette diplomate ait choisi Tindouf pour battre campagne pour la présidence de la commission de l'Union africaine, en remplacement de la sud-africaine Dlamini-Zuma.

"Il reste à voir si trois pays africains - l'Égypte, Djibouti et l'Algérie - voteront pour Amina Mohamed dans sa quête pour être (future) présidente de la Commission de l'Union africaine", s'interroge l'auteur de l'article, notant que l'Egypte avait déjà exprimé son soutien à la candidature de madame Amina Mohamed.

La diplomate kényane "s'est rendue en Algérie pour remettre le message du président Uhuru Kenyatta demandant à l'Etat nord-africain de soutenir la candidature de Mme Mohamed", indique le journal, estimant que ce soutien attendu d'Alger ne devrait pas se faire au détriment du Maroc et d'autres pays arabes appuyant l'intégrité territoriale du royaume du Maroc.

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