Yawatani

La question de la démission fait partie de la culture démocratique. Chose qui est très rare, voire inexistante au Maroc.

 

Cependant, après le dernier discours royal, la voie semble être balisée devant une autre conduite liant la responsabilité à la reddition des comptes. Décryptage.

En dépit des échecs, des bilans insatisfaisants ou encore des résultats en deçà des attentes de la population, sans parler des dysfonctionnements et des trafics d’influence et autres violations des lois en vigueur dans certains cas, les responsables politiques ou publics et les représentants élus ne se remettent jamais en cause et sanctionner leur parcours par une démission de leurs fonctions.

C’est le constat que d’aucuns dressent au sujet de la gestion des affaires publiques, la chose politique, la gouvernance locale, la députation ou encore au sein de la société civile au Maroc. Ces responsables, qui restent inamovibles, attendant la fin de leur mandat, s’accrochent ainsi au fauteuil du pouvoir et de la gouvernance sous prétexte du «service de la Nation, de l’allégeance, de l’accréditation et de fidèle serviteur».

Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui publie un dossier spécial sur cette question dans son édition de ce week-end des 12 et 13 août, cette culture, qui prive un responsable de déposer sa démission de ses fonctions, était également motivée par des calculs politiques et des pratiques exerçant une violence symbolique sur les responsables. Cette attitude est devenue au fil des temps une coutume, explique le chercheur en sciences politiques, Abdelmounaîm Lezaâr, cité par la publication.

Cependant, a-t-il fait remarquer, le discours royal, prononcé à l’occasion du dix-huitième anniversaire de la fête du Trône, a présenté une nouvelle offre politique, traçant ainsi une nouvelle feuille de route de nature à bouleverser ces conduites qui ne cadrent plus avec la nouvelle ère. «Le discours royal a présenté une offre politique alléchante pour des responsables connues pour leur longévité politique et des administratifs corrompus afin de partir dignement au lieu d’être limogés indignement», souligne le chercheur. Mais, fait remarquer le quotidien, les responsables politiques marocains n’auraient pas saisis les messages véhiculés par le discours royal.

Comme à l’accoutumée, ils ont tous fait des commentaires, mais aucun d’entre eux ne s’est remis en cause, fait remarquer encore la publication. Biens plus, certains politiques ont ciblé leur adversaires pour les diaboliser ou imputer la responsabilité à des forces obscures, tels que des démons, des crocodiles (Aâfarit et Tamassih) ou encore l’asservissement (Attahakkoum). Dans ce registre, poursuit la publication, le secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM) semble saisir le message, en déposant sa démission au début de cette semaine.

C’est le deuxième homme politique à agir de la sorte après Abderrahmane El Youssoufi, qui avait présenté sa démission après les élections législatives de 1993, avant de revenir sur sa décision dix-huit mois plus tard, précise la publication. Hormis ces deux cas, le quotidien, citant cette fois le chercheur Ahmed El Bouz, affirme que la classe politique marocaine opte pour «la règle de la mort», c'est-à-dire que les responsables politiques restent aux commandes jusqu’à la fin de leurs jours.

Dans ce registre, le chercheur a cité les cas de Abderrahim Bouabid à la tête de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), Abdellah Ibrahim, alors secrétaire général du l’Union national des forces populaires (UNFP), Allal El Fassi du parti de l’Istiqlal (PI), Mohamed Ben Hassan El Ouazzani et Thami El Ouazzani du parti Achoura wa Al Istiqlal (parti démocratique et de l’indépendance), Maâti Bouâbid et Abdellatif Semlali de l’Union constitutionnelle (UC), Najm Abakil du parti de l’action, Ali Yata du Parti du progrès et du socialisme (PPS) et Arsalane El Jadidi du Parti national démocratique (PND).

le360

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