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Souad Talsi, membre du CCME, représentante au sein du NMWAG (Groupe Consultatif National des Femmes Musulmanes en Grande Bretagne) ,et du (MRAP), « Boris Johnsons’’ Migrant and Refugee Advisory Panel »

 

Conseillère juridique au sein de Citizen Advice bureau, fondatrice d’Al Hassania, le premier et unique centre pour les femmes Marocaines d’Angleterre, membre du Conseil de la Communauté Marocaine à L’Etranger (CCME), représentante du groupe consultatif national des femmes musulmanes au sein du gouvernement de Grande Bretagne, et du MRAP, dont le rôle est de conseiller le maire de Londres sur la meilleure stratégie a adopter vis-à-vis des migrants et refugiés vivant à Londres.

Souad Talsi, a presque 50 ans, déborde d’énergie et de projets prometteurs pour la communauté marocaine en Angleterre. Cette militante des droits de l’homme et de la femme, s’investit dans la lutte contre les inégalités et pour la reconnaissance du patrimoine et de la culture marocaine à l’international, un travail de longue haleine qu’elle réussit brillamment grâce à la collaboration des gouvernements marocains et anglais.

 
On l’appelle la Rachida Dati d’Angleterre pour son assurance, son sens de la justice et son tempérament de feu. Même si physiquement la ressemblance est frappante, la comparaison ne plait pas beaucoup à cette militante convaincue, car, contrairement à cette dernière, elle considère que son « sosie » n’a pas du tout les mêmes objectifs. Des objectifs tels que l’amélioration des conditions de vie de la communauté marocaine à l’étranger ainsi que la promotion des droits de la femme et la lutte pour le changement, aussi bien au Maroc que dans le monde. Un combat difficile qu’elle mène depuis plus de 30 ans.
 
Une rebelle dans l’âme
Arrivée en 1972 à Londres, Souad Talsi reconnait être la digne fille de son père, socialiste et défenseur des droits des travailleurs Marocains, et de marcher sur ses traces : « L’argent n’a jamais été un but dans ma vie et ne le sera jamais ! je vois la vie comme une étape qui a pour but de nous rendre plus humains et non pour faire du profit car, une fois disparus de cette terre, que nous restera t-il ?» Ce plaidoyer pour l’humanité, elle le crie haut et fort mais le met aussi en application depuis sa plus tendre enfance.
 
Etant la plus instruite, elle endosse le rôle de l’ainée se retrouve rapidement introduite dans ses affaires, en devenant, à l’âge de 15 ans, traductrice pour aider les immigrés marocains à avoir accès aux services de santé et aux administrations anglaises : « Les premiers immigrés marocains étaient souvent illettrés ou analphabètes et ne savaient donc pas parler anglais, comme j’allais à l’école anglaise, mon père me demandais de l’aider à traduire leurs documents ou de leur servir d’interprète quand ils devaient se rendre quelque part. Ce fut ma première initiation dans l’univers du social et de la justice.» Une initiation qui la mènera sur les bancs de la faculté de droit quelques années plus tard, puis à Citizen Advice Bureau, une ONG d’aide juridique, où elle y deviendra celle « qui fait les papiers » auprès des immigrés Marocains. Une réputation sans précédent qui lui vaudra la rencontre avec des concitoyens de tout le Royaume Uni. « J’étais responsable du département d’immigration pour la communauté Marocaine, je les aidaient à obtenir leur visa de travail ainsi que la nationalité britannique, ce qui était très facile à l’époque car il n’y avait pas d’obligation pour eux de connaître la langue, et leur mariage avec des citoyens britanniques leur donnait accès directement à la nationalité. Du coup une grande partie des Marocains de tout le Royaume Uni venaient demander mes services. »
 
Un investissement personnel
Mais Souad n’est pas assez satisfaite de l’aide qu’on offre à ces gens et décide, le 26 novembre 1985, d’ouvrir Al Hassania, le premier centre d’Angleterre pour les femmes Marocaines. Un centre dont le but premier était de faciliter l’accès aux soins pour les femmes marocaines : « Je trouvais cela criminel que les enfants servent d’interprètes pour leurs mères et qu’ils soient obligés de répondre à des questions très intimes à leur place, telles que leur dernière prise de pilule. » Ensuite, pour arrêter la violence domestique, qui selon elle faisait rage au sein de la communauté et qui était malheureusement, acceptée par les femmes. Une campagne qui lui aura attiré les foudres d’une partie de son entourage : «J’ai été jugée en tant que briseuse de ménage par les extrémistes mais cela m’est égal car, je suis persuadée qu’une femme heureuse est la base d’une heureuse famille ». Enfin, si ce centre a vu le jour, c’est également pour que les jeunes générations de marocains britanniques n’oublient pas leurs racines : « Il y a une différence énorme entre l’intégration et l’assimilation, être intégré cela veut dire être accepté tels qu’on est et vivre en harmonie avec les autres ethnies. Être assimilé, c’est devenir quelqu’un d’autre qu’on n’est pas. Les marocains d’Angleterre sont parfaitement intégrés contrairement aux autres pays de L’UE. Preuve en est, ils parlent parfaitement anglais mais n’ont jamais oublié l’arabe, même les jeunes générations qui ne sont pas nées au Maroc parlent arabe aussi bien que leurs parents.»
 
Ce travail acharné lui vaudra une place au sein d’une antenne du gouvernement britannique, le NMWAG, « groupe consultatif national des femmes musulmanes », quelque temps plus tard. Déterminée et forte tête, elle arrive à démontrer l’inexistence sociale de la communauté marocaine en tant que telle en Angleterre auprès du premier ministre anglais Gordon Brown. Elle va même plus loin. Elle réussit à faire tourner une circulaire à la chambre des Communes qui stipule et démontre à quel point les marocains sont assimilés à toutes les autres communautés musulmanes de Grande Bretagne. « Il existe un vrai problème d’assimilation entre les musulmans d’Asie, du Moyen orient et du Maghreb, ici en Angleterre. Les Anglais sont devenus tellement politiquement correct qu’ils n’osaient pas montrer les différences entre les communautés, de peur de se faire passer pour des racistes. Pour eux, parler des «musulmans de Grande Bretagne » se résume à une seule communauté alors qu’il y en a une incroyable variété. » Cette patriote dans l’âme, qui aime proclamer la vérité, même si elle dérange, obtient gain de cause et a envisage de bientôt créer le premier centre culturel marocain. « Je me suis rendue compte qu’à chaque fois que nous devions représenter la culture Marocaine, cela se passait au Centre culturel français. Je ne trouve pas cela normal. »
Des rencontres clés
Cette volonté d’aboutir et de construire, la conduit a être nommée par le roi en tant que représentante au CCME (Conseil de la Communauté Marocaine a l’Etranger) pour le Royaume Uni. Une position volontaire dont elle est fière de n’y avoir aucun avantage en nature, car, comme elle dit elle-même, sa seule satisfaction est de contribuer a l’épanouissement de la communauté marocaine vivant a l’étranger et de savoir que des personnes travaillent dur pour que les femmes puissent transmettre la nationalité marocaine automatiquement à leurs enfants ou que celles ci n’iront plus travailler comme des esclaves en Espagne pour récolter des fraises. Même si elle est parfois découragée par la lenteur et le manque de sérieux de certaines institutions marocaines, elle reconnait qu’il y a eu des progrès certains. Tout comme, elle reconnait que le Maroc travaille dur pour faciliter le retour des cerveaux au pays, surtout au niveau administratif. « Beaucoup de jeunes Marocains Anglais rentrent tenter une expérience au sein de leur pays d’origine car mis à part les opportunités économiques, ils restent attachés à la mère patrie. Même si le français est concrètement la langue la plus utilisée, si l’on exclut la partie analphabète de la population, sa quasi exclusivité comme moyen de communication reste un énorme obstacle pour toute personne d’origine marocaine ne maitrisant pas la langue de Molière. Il s’agit la d’un problème qui doit être résolu de manière prioritaire car prés de la moitié de la population d’origine marocaine vivant a l’étranger ne parle pas cette langue. »
Son but final ? Pousser les institutions au Maroc et en dehors du Maroc à mettre en application les solutions créées avec les divers partenaires politiques, économiques et sociaux pour…un Maroc meilleur.

Source: Chronique du monde

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