Yawatani


· Tourisme et agro-industrie, c’est plus mitigé


· Coup de sonde auprès des opérateurs


Les affaires reprennent. C’est ce qui ressort globalement du coup de sonde de L’Economiste. Les opérateurs sont plus optimistes même si des nuances sont perceptibles. L’agro-industrie par exemple est confrontée au déficit de l’offre exportable en raison des intempéries qui ont affecté le niveau de la production.
Mais de manière globale, l’état critique atteint par certains secteurs à la même période l’année dernière est dépassé. Les carnets de commandes se regarnissent et, par ricochet, les opérateurs ont plus de visibilité. C’est le constat relevé également par le Comité de veille stratégique réuni mercredi 21 avril, qui note des signes de reprise dans l’ensemble des secteurs à l’exception du textile/habillement. Ce dernier a néanmoins quitté la zone «de grandes turbulences». Les opérateurs textiles disposent de commandes et de plus de visibilité. En tout cas, ils ne sont plus dans la même situation que l’année dernière.
Dans le tourisme, les recettes reprennent comme pour les transferts de MREqui ont enregistré une hausse significative de 11,7% et de 13% à fin mars 2010. Les autres secteurs exportateurs sont également sur des trends haussiers. C’est le cas de la sous-traitance automobile (+61,1% à fin mars 2010 contre -43,3% à fin mars 2009) et des composants électroniques (+24,1% à fin mars 2010 contre -48,1% à fin mars 2009).

· Textile: Le business reprend

Les commandes sont de retour. En tout cas, les professionnels du textile disposent d’un peu plus de visibilité par rapport à 2009. Une année marquée par la crise et durant laquelle des dégâts en termes de pertes d’emploi et de chiffre d’affaires ont été enregistrés. Et ce, malgré la mise en place d'un plan d’aide par le gouvernement. Mais aujourd’hui, la reprise semble être au rendez-vous. Même la baisse d’emploi dans les branches «textile et habillement» est passée de 12.476 à 4.433 postes entre avril 2009 et février 2010.
«La situation est quasi normale et même le marché local connaît un certain frémissement», affirme Mohamed Tazi, directeur de l’Amith. Au niveau local, la lutte contre la sous-facturation a eu le mérite d’assainir le marché et ce, même si du travail reste à faire. Depuis la disparition des prix de référence, la douane a mis en place un mécanisme d’alerte. Ainsi, en dessous d’un certain seuil, les importations se voient appliquer les règles d’évaluation. Une mise à jour des listes des produits sensibles datant de 2005 est en cours à la douane. Pour le moment, celles des produits textiles et de l’agroalimentaire ont été revues. Ce qui s’est soldé par une réévaluation des listes.

· Automobile: L’occasion perturbe l'activité

Si le secteur automobile a accusé le coup de la crise au niveau international, au Maroc, ce sont surtout les équipementiers qui tirent leur épingle du jeu. Ils ont bénéficié du transfert de production notamment des marchés de l’Europe de l’Est. En revanche, les ventes du neuf accusent un recul de 8 points. Elles ont ainsi cédé des parts de marché à l’occasion qui fait un retour en force (cf. L’Economiste de jeudi 22 avril).
A côté de la baisse des ventes de voitures neuves, l’activité montage de la Somaca enregistre également un léger recul. Pour autant l’Amica se dit optimiste, du moins selon Mohamed Ouzif son directeur. Mais faudrait-il que ce regain d’intérêt pour l’occasion s’estompe. Surtout que toutes les marques sont concernées en particulier le haut de gamme.

· Immobilier: Le logement social, la locomotive

Globalement l’activité reprend sous l’effet du logement social qui constitue, d’une certaine manière, la locomotive du secteur. La signature des conventions pour la réalisation des logements sociaux est à l’origine d’un important engouement. «Nous souhaitons aussi que les procédures administratives relatives aux autorisations se déroulent normalement », affirme Youssef Ibn Mansour, président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI). En principe, un traitement spécial pour les demandes concernant le logement social est prévu dans les Agences urbaines qui comptent mettre en place des structures dédiées. Dans le moyen standing, la situation est surtout problématique à Rabat et Casablanca où il existe une inadéquation entre l’offre et la demande. Les produits étant hors de portée de la classe moyenne et le mécanisme de garantie mis en place par le gouvernement jugé insuffisant. « Ce mécanisme poserait un problème d’applicabilité. De plus, les banques voyant leurs encours immobiliers augmenter semblent réticentes par rapport à cette catégorie de logement », soutient Ibn Mansour pour lequel les couches moyennes sont écartées du marché. Pour sa part, le haut de gamme continue de souffrir de la défection de la demande étrangère en particulier à Marrakech et Tanger ou les stocks s’accumulent.
Aujourd’hui, les opérateurs ont proposé un ensemble de pistes au Comité de veille stratégique réuni mercredi 21 avril. L’idée étant de booster la demande et d’améliorer la trésorerie des entreprises. Ces pistes tournent autour de la promotion du haut de gamme via le travail fait par le ministère du Tourisme à l’étranger ou encore de celui de Maroc export. L’amélioration des délais pour l’octroi des titres de propriété est également proposée. Ce qui permettra aux promoteurs de boucler rapidement les ventes et de renflouer leur trésorerie.
Autres pistes, le rééchelonnement des crédits pour les opérateurs qui accumulent des stocks d’invendu pour leur permettre de soulager leur trésorerie ainsi que des exonérations par rapport aux droits d’enregistrement de manière à booster la demande.

· Aéronautique: Redécollage en 2011

«Au niveau mondial l’industrie aéronautique est entrée en crise avec un décalage d’une année par rapport à la crise économique de 2009. Elle en sortira avec le même délai». Contreperformances que le président du groupement des industriels marocains de l’aéronautique (Gimas), Hamid Benbrahim-Andaloussi, nuance. Car, au-delà de la baisse de l’activité des compagnies aériennes en 2008 et 2009, «il y a des segments qui se comportent mieux que d’autres». L’activité Avions d’affaires a connu une baisse drastique de cadence de production. Toutefois, la situation actuelle du secteur aéronautique, du fait de la crise, les carnets de commandes sont remplis pour les 5 années à venir, car des régions comme la Chine et le Brésil tirent vers le haut le secteur. Selon Benbrahim-Andaloussi, «jamais le secteur n’avait connu de programmes de développement aussi importants que ceux de ces dernières années». L’impact de cette crise sur le secteur de sous-traitance aéronautique au Maroc est certes consécutif à la baisse de la construction aéronautique, «mais beaucoup moins qu’au niveau mondial», relativise le président du Gimas. En 2009, le secteur a continué de progresser au Maroc, «mais une baisse de l’activité en 2010 n’est pas exclue». Toutefois, «les perspectives de développement restent très fortes, au-delà de 2011 car au Maroc, on a des entreprises plus compétitives que les entreprises-mères, elles-mêmes», ajoute-t-il. Les professionnels marocains disent s’attendre à un rebond très significatif avec une ruée de nouveaux investisseurs. «La crise que nous offre encore plus d’opportunités, dans ce sens que le paradigme historique du partage du travail entre le Nord et le Sud, avec l’intelligence au Nord et la main-d’œuvre au Sud, est désormais caduque», explique Benbrahim-Andaloussi. En tout cas, le Maroc est désormais sur la carte internationale de l’aéronautique, avec déjà plus d’une centaine d’entreprises de référence internationale, qui ont fait le choix de s’y implanter.

· Agro-industrie: Pas d’offre exportable

Après la contraction de la demande en 2009, suite à la dévaluation des monnaies des principaux marchés, l’agro-industrie fait face cette année au déficit de l’offre exportable. Produits de première transformation (agrumes et primeurs) tout comme les conserves peinent à satisfaire les engagements pris. Et pour cause! L’effet des intempéries qui ont fortement impacté le niveau et la qualité de la production. Du coup, les exportations d’agrumes ne dépasseront guère les 460.000 tonnes au lieu de 530.000 prévues initialement. Pour ce qui est des primeurs, le manque à exporter est estimé entre 35 et 40% en comparaison avec la campagne 2008/2009. En ce qui concerne les conserves végétales, une baisse tendancielle des sorties a été constatée sur les 2 dernières années après une stagnation qui a marqué 3 campagnes successives. De 217.000 tonnes en 2004/2005, la moyenne annuelle des exportations est passée à 170.000 tonnes durant le dernier quinquennat. Pour accuser une forte baisse en 2008/2009: 160.000 tonnes.



· Le tourisme plombé par le «all inclusive»

A fin 2009, ils étaient 8,34 millions de visiteurs à visiter le Maroc. Ce qui constitue une progression de 6% par rapport à 2008 avec 7,7 millions de touristes. Ils sont près d’un million de touristes durant les deux premiers mois de l’année 2010. C’est une hausse de 14% par rapport à la même période, une année auparavant. «C’est plus fort que la progression de 6% enregistrée en 2009». Est-ce l’embellie?
Pour le département du Tourisme, «ces chiffres sont très parlants et incitent à l’optimisme». Pour le ministre de tutelle, Yasser Zenagui, ces chiffres reflètent des potentiels importants de la destination. Il n’empêche que de nombreux professionnels semblent avoir encore du mal à joindre les deux bouts. Pour le patron de Majestic Tours (Rabat), Amal Karioune, spécialisé dans les incentives, conventions et manifestations, «rien n’a changé dans son business ». Il doute fort qu’il n’y ait pas de casse chez les réceptifs (Marmara, Fram, Holdays Services… ». Selon Karioune, c’est l’évidence même que les réceptifs marocains sont au plus mal, quand on sait que les pays émetteurs peinent encore à se remettre de la crise. Pour preuve, les arbitrages dans le choix de la destination et de la formule qui dictent désormais leur décision. Par ailleurs, «du fait de la crise, de plus en plus de propriétaires de riads, maisons d’hôtes à Marrakech et Agadir rebroussent chemin et laisse leurs établissements qu’ils commercialisent de l’étranger à de simples gérants locaux». Pour lui, Marrakech est déjà en train de payer son côté surfait. «Par ailleurs, la formule all inclusive, inconcevable sur des destinations phares comme Marrakech et Agadir, participent à plomber davantage le secteur», ajoute-t-il. A 250 euro la semaine, «tout compris», pour un séjour à Marrakech ou Agadir…, «il sera difficile de faire de belles affaires». La raison, les mauvais deals conclus entre les TO et les transporteurs aériens.

L'Economiste.com

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