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« Essoufflement du modèle de développement économique et social du Maroc: Alternatives et transitions ». Tel est le thème de la conférence-débat tenue mercredi 14 mars 2018 au Campus de TBS Casablanca.

 

Animée par le journaliste Mehdi Touassi, la conférence a connu la participation d’un panel d’exception composé de Driss Benhima, Senior Advisor de ESL Agence Publics Maroc et Ex. PDG de la Royal Air Maroc, Najib Akesbi, Economiste & Professeur d’Université, Docteur d’État en sciences économiques de l’Université Paris-Dauphine et diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, Fouad Douiri, Ancien ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, membre de la Direction du Parti de l’Istiqlal et également Chef d’entreprise et Bachir Rachdi, Président de la commission éthique et bonne gouvernance à la CGEM, Membre du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) & PDG d’Involys.

Introduite par Mohamed Derrabi, Directeur Général de TBS Casablanca, la conférence a permis un échange riche entre les conférenciers autour d’une problématique centrale : quel nouveau modèle de développement pour le Maroc dans les années à venir à la lumière de l’Appel du Souverain de « revoir l’ordre de priorité donné à certains chantiers économiques et à des programmes sociaux spécifiques » à l’occasion du message adressé au 3ème Forum parlementaire sur la justice sociale.

Pour Driss Benhima, le Maroc a connu trois modèles de développement. Le premier, acté par la Conférence d’Algésiras de 1907, institue un modèle libéral mondialisé avant l’heure. « Le Maroc s’est mondialisé avant la mondialisation », dira-t-il pour illustrer cette période. S’ensuivra le modèle colonial du Protectorat puis, au lendemain de l’Indépendance, le modèle de développement auto-centré sous l’impulsion de l’Etat avec un cap clairement libéral dans un contexte de division internationale du travail et de blocs Ouest/Est.

Najib Akesbi, pour sa part, situe la genèse du modèle économique marocain dans les années 1964-65 avec la première crise financière que connaît le pays et l’arrivée au chevet du Maroc de la Banque Mondiale. Sous l’impulsion de cette dernière, les plans quinquennaux 1965-67, 1968-1972 et 1973-1977 dessineront un modèle articulé autour de deux piliers : une économie marchande qui promeut le secteur privé et un secteur productif orienté vers l’export pour générer de la croissance sur le modèle des dragons asiatiques.

Ces deux fondamentaux vont rester structurants dans le modèle économique et social marocain jusqu’à aujourd’hui, explique Akesbi, avec des limites nombreuses notamment en ce qui concerne la croissance et la création d’emplois. Il rappelle que la réflexion sur ce modèle est ouverte depuis longtemps avec le rapport du Cinquantenaire. Ce dernier a fixé cinq priorités : l’éducation, la santé, l’inclusion, l’économie et la gouvernance. Le conférencier souligne que la littérature économique sur le sujet est abondante(espace)comme en attestent le rapport du Haut Commissariat au Plan « Perspectives 2030 » ainsi que les différents discours du Souverain sur la question.

Pour Douiri, le modèle économique et social du Maroc doit être décrypté à l’aune des avancées réalisées depuis 2000, et donc l’arrivée du nouveau règne. Trois piliers émergent clairement : les avancées démocratiques, la rénovation de la gouvernance et les choix économiques avec l’allumage de trois moteurs de croissance (les investissements publics, le BTP et le soutien à la consommation des ménages). Ces piliers ont permis d’assoir une dynamique de croissance solide mais insuffisante au regard des besoins de la population. Dès lors, la rénovation de ce modèle s’impose.

Bachir Rachdi pointe du doigt le défaut d’une vision globale du modèle de développement et la multiplicité des plans sectoriels sans coordination. Il met en évidence les déséquilibres régionaux. Un point sur lequel le rejoint Driss Benhima qui parle de « fracture territoriale » et de la nécessité d’y remédier en dotant chaque région de sa propre dynamique de développement local.

Pour dessiner un nouveau modèle de développement, les conférenciers insistent sur l’approche territoriale, la promotion de l’individu et la réalisation d’une croissance inclusive à même d’absorber les inégalités sociales.

Dans ce contexte, et à l’horizon 2050, le capital humain et dans son sillage l’éducation apparaissent comme des leviers stratégiques au centre de toute rénovation du modèle de développement du Maroc.

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